C´est l´un de nos grands défauts, nous manquons de constance. Nous venons de commémorer le 54e anniversaire du 1er Novembre 1954. Ce n´est pas la fête des cerises. C´est un grand événement. Un événement grâce auquel notre pays a été libéré d´un siècle et demi d´occupation étrangère. L´appel lancé, ce jour-là, par les dirigeants de la révolution armée, a valeur de relique qui devrait avoir toute sa place dans l´éducation nationale dans son sens le plus large. Tout comme l´hymne national et l´emblème national qui ont heureusement fini par faire partie de l´Ecole algérienne. Ce sujet est d´autant d´actualité qu´il fait partie des constantes à préserver et à protéger encore mieux dans le projet de révision de la Constitution en cours. L´avantage d´une telle disposition constitutionnelle ne devrait pas être de prémunir cet héritage immatériel seulement contre les outrages et autres dérives, mais aussi contre tous ceux qui tenteraient de l´utiliser comme «fonds de commerce». Rappelons-nous, c´était au mois de juin dernier, à la veille de la célébration du 5 Juillet. Rappelons-nous le battage fait autour d´une opération de distribution, aux citoyens, de l´emblème national. Lancée à quelques jours seulement de l´événement, ce qui excluait toute préparation sérieuse, l´opération, selon ses promoteurs, se voulait de grande ampleur, marquée par la confection de millions de drapeaux. Les caméras de télévision, appelées à grand renfort, ont montré des images de cette distribution. Mais hors du tube cathodique, rares sont ceux qui ont vu, de leurs yeux, ces emblèmes distribués gratuitement. Plus rares encore ceux qui en ont eu. Le 6, le 7 juillet, plus aucune information n´est donnée sur l´opération. Le «spectacle» était fini. Aucun bilan de l´opération. De l´argent qui y a été consacré. Des emblèmes, en est-il resté? Le stock a-t-il été épuisé? Nous n´en saurons rien. Et puis arrive la préparation de la commémoration du 1er Novembre. Logiquement, on pouvait s´attendre à ce que les promoteurs de juin reprennent l´opération. Ou, à tout le moins, nous expliquer pourquoi ils n´allaient pas la reprendre. Rien. Pas un mot. Alors comment expliquer «le feu de paille» de juin, sinon par l´opportunisme? Il faut en finir avec ce type de comportement. L´Etat est en mesure de prendre en charge le problème. De trouver le meilleur moyen pour une distribution gratuite, durant 365 jours de l´année et jusqu´aux coins les plus reculés du pays, de l´emblème national en format standard, à accrocher dans les grandes occasions et, pourquoi pas, en y joignant l´hymne national gravé sur CD et l´Appel du 1er Novembre dans un petit cadre sous-verre. La décision vaut la peine d´être prise si l´on veut protéger les constantes de toutes les «souillures», et vraiment aider les Algériens à retrouver leurs repères.