Lundi nous commémorons le 56e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Le 1er Novembre 1954 est, en effet, une date majeure dans l´histoire de l´Algérie. Ce jour-là restera gravé dans la mémoire des Algériens pour avoir été le point de départ d´une longue et sanglante lutte qui n´a pris fin qu´une fois l´indépendance de l´Algérie obtenue. D´innombrables écrits ont été consacrés à cet événement. Cependant, il nous semble qu´un important aspect lié à l´événement mérite que l´on s´y arrête. Celui du départ massif des Français d´Algérie (pieds-noirs). Dans la déclaration du 1er Novembre 1954, il est formellement spécifié que «tous les Français désirant rester en Algérie auront le choix entre leur nationalité et seront de ce fait considérés comme étrangers vis-à-vis des lois en vigueur ou opteront pour la nationalité algérienne et, dans ce cas, seront considérés comme tels en droits et en devoirs ». A la veille de l´Indépendance les Accords d´Evian reprennent le sujet et prévoient pour «les Français nés en Algérie ou dont le père ou la mère sont nés en Algérie et justifiant de dix années de résidence habituelle et régulière...seront considérés de ce fait, comme des nationaux français exerçant les droits civiques algériens». Y sont ajoutés «les Français justifiant de vingt années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l´autodétermination... Au terme du délai de trois années susvisé, (ces trois catégories de Français) acquièrent la nationalité algérienne par une demande d´inscription ou de confirmation de leur inscription sur les listes électorales». Les accords prévoient un délai de trois années pour cette démarche. On notera tout d´abord que la position algérienne n´a pas changé d´un iota même après 8 années de guerre, de larmes et de sang. C´est-à-dire aussi que le départ massif des Français d´Algérie ne peut en aucun cas être imputé aux Algériens comme tentent de le faire croire certaines voix pas du tout innocentes. Mais alors pas du tout. La réalité se trouve dans le mot d´ordre lancé, en 1962, par l´OAS, cette organisation criminelle dirigée par les pieds-noirs extrémistes, et qui a intimé l´ordre à tous les Français d´Algérie, sous peine de représailles (la valise ou le cercueil), d´avoir à quitter sans délai le territoire algérien. Les concepteurs de cette décision croyaient pouvoir ainsi paralyser complètement le fonctionnement de l´Algérie une fois indépendante sachant que tous les postes de maîtrise étaient assurés par les Français d´Algérie... Et que les Algériens ne tarderaient pas ainsi à les supplier de revenir. L´erreur fut monumentale et ceux qui en portent la responsabilité se mordent, aujourd´hui encore, les doigts. Au lieu de l´assumer, ils tentent de falsifier l´histoire et imputer ce départ, mal vécu à ce jour par les pieds-noirs, aux Algériens. Ils s´en mordent les doigts parce que l´Algérie a relevé le défi qui lui était imposé et a réussi tant bien que mal, plutôt bien que mal, à éviter la paralysie annoncée. Ils s´en mordent tellement les doigts qu´ils ne parviennent pas près d´un demi-siècle après à se maîtriser et continuent de déverser leur haine envers les Algériens. De cette haine qui ne les avait jamais quittés durant la colonisation. Et dire que c´est avec cette même haine que les auteurs de la loi de février 2005 osent qualifier la colonisation «d´oeuvre civilisatrice»! Et que d´autres veulent accréditer l´idée d´une écriture commune de l´histoire. Ceci dit, recueillons-nous à la mémoire de nos martyrs! Le serment qui leur a été fait doit être inscrit en lettres d´or et transmis à toutes les générations. Pour l´éternité.