La sécurité en Europe dépend aussi de celle qui prévaudra dans les pays méditerranéens. M.Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat et des Affaires étrangères, s'est rendu hier à Porto au Portugal. Il devait participer à la 10e session du Conseil ministériel de l'Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe (Osce). Les travaux de cette conférence porteront sur le renforcement de la coopération entre les Etats membres ainsi que les efforts devant mobiliser la communauté internationale dans ce qui est appelé désormais la lutte internationale contre le terrorisme. Un document intitulé «Charte sur la prévention et la lutte contre le terrorisme» sera adopté au cours de cette session. Concrètement, des mesures contre ce phénomène qui a pris depuis le début de ce millénaire une ampleur mondiale, contre les trafics d'armes en tous genres ou encore contre ceux de la drogue ou des êtres humains, seront définies et adoptées par cette organisation européenne forte de 55 membres et qui se cherche un nouveau rôle sur l'échiquier diplomatique au lendemain de la réunification de l'Europe après la chute du fameux mur de Berlin à la fin de 1989. Mais c'est l'association des pays de la rive sud de la Méditerranée aux projets de sécurité du Vieux continent et de la coopération dans tous les domaines, qui semble significative particulièrement dans le contexte international actuel. Certes les pays méditerranéens ont toujours été, d'une manière ou d'une autre, invités à participer à ce genre de rencon-tres de l'Osce, et ce, depuis le début des années 1970, c'est-à-dire aux plus forts moments de ce qu'on appelait alors «la détente» entre les deux blocs antagonistes de l'époque, l'Est et l'Ouest, qui ont vécu, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, «la paix armée» ou plus exactement «la guerre froide». Aujourd'hui encore, il semble que les organisateurs de cette session n'ont pas failli à la tradition, puisqu'en marge des travaux de la réunion, les ministres des Affaires étrangères des pays méditerranéens partenaires pour la coopération rencontreront leurs homologues de la troïka de l'Osce. Et à l'instar des autres pays de la mer Méditerranée, l'Algérie est associée aux travaux de cette session avec la présence et la participation aux discussions de notre chef de la diplomatie. Des sources du ministère algérien des Affaires étrangères ont indiqué, à la veille de cette réunion, qu'Alger plaidera au cours de cette session, pour une revalorisation pour ne pas dire une redéfinition du statut des pays méditerranéens qui participent actuellement aux différents travaux de l'Organisation européenne à titre d'observateurs. En fait, après un effacement qui a duré le temps des problèmes qu'a vécus le pays sur le plan interne, la diplomatie algérienne, - après avoir repris son aura au sein d'autres institutions internationales ou purement européennes telles que l'Union européenne avec laquelle elle a signé un accord dit d'association, l'OTAN avec qui les prémices d'une coopération politique militaire et technique ne cessent de se multiplier ou encore avec l'OMC avec qui Alger tente de codifier les règles de son commerce extérieur- essaye, avec accessoirement l'aide sinon le soutien des autres pays maghrébins, d'investir l'Osce et, pourquoi pas, ne pas avoir un nouveau rôle au sein de cette institution européenne. Il reste à savoir si les vis-à-vis européens sont prêts à répondre aux attentes des pays du pourtour méditerranéen particulièrement en ces temps de mondialisation à marche forcée et de lutte contre un péril planétaire: le terrorisme sous toutes ses formes.