Le président de la République Abdelmadjid Tebboune décide de ne pas participer personnellement au sommet arabe d'urgence    Alger : le wali inspecte les projets de réalisation de piscines semi olympiques    Zerrouki prend part à Barcelone à une réunion des ministres africains des télécommunications    La décision du TAS, nouvelle victoire pour la cause sahraouie contre les complots de l'occupant marocain    Ramadhan au palais : coup d'envoi mardi prochain de la 5e édition avec la participation de 50 exposants    Batna : le moudjahid Mohamed Seghir Boudhibi n'est plus    Sadaoui participe à la 10e édition de la Journée africaine de l'alimentation scolaire 2025    Le président de l'APN rencontre le président du Parlement Mercosur    Retailleau fait de la haine de l'Algérie sa marque de fabrique pour ses calculs politiques    Bouira: ouverture de la grande tente d'El Iftar à Djebahia    L'UE "profondément préoccupée" par la poursuite des agressions sionistes en Cisjordanie occupée    Boughali transmet les félicitations du Président de la République au Président de l'Uruguay    Des partis politiques dénoncent la campagne française hostile à l'Algérie    L'eau dessalée au robinet    Son nouveau Duty Free s'ouvrira en mars    LFP : Le bureau exécutif tient sa première réunion    La JSK et le MCA se font enfin plaisir    Ligue 1 Mobilis : La 19e journée programmée du 6 au 8 mars    « Le respect mutuel »    Retour des actes islamophobes    Activités des Nations unies et des organisations internationales : La Palestine soumet son plaidoyer à la justice internationale    Faisant l'objet de 4 mandats d'arrêt Un cybercriminel arrêté à Mostaganem    Une bande de malfaiteurs neutralisée    Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en visite de travail    Abdullah Ocalan dissout le PKK    Des équipes mobilisées en cas d'incidents énergétiques    L'insoutenable et indicible odyssée-tragédie des migrants aux portes de l'Europe, ou le temps venu des rêves confisqués    Aubergine, la belle étrangère    Le film "Frantz Fanon" du réalisateur algérien Abdenour Zahzah primé au Fespaco    Tennis/2e Tournoi international ITF Juniors J30 Algiers: l'Algérienne Benamar sacrée    Décès de la journaliste Houda Nadir: la Direction générale de la communication à la Présidence de la République présente ses condoléances    Clôture des travaux de la première AG ordinaire du CSJ pour 2025    Yamina Meghiche, exemple de courage et de lutte contre le colonisateur français    Le président de la République adresse ses vœux au peuple algérien à l'occasion de l'avènement du mois de Ramadhan    Décès de la journaliste du quotidien "El-massa" Houda Nadir    Match MB Rouissat-USM El Harrach: la FAF appelle à préserver l'esprit du sport et contribuer à éradiquer la violence dans les stades        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Voyage au bout de la misère
ZOUBAIRIA
Publié dans L'Expression le 24 - 09 - 2001

La muselière n'est d'aucun secours puisque la triste réalité se lit sur les visages de ces personnes déplacées.
Chassés par le terrorisme, ils se terrent dans un ghetto pour une souffrance lente et silencieuse.
Sans une intervention urgente, le pire est à craindre pour quelque 3.000 âmes ayant fui l'hinterland montagneux de Mongorno.
Le cauchemar de ces femmes, hommes et enfants commença lorsqu'ils durent s'enfuir à pied des douars de Baï Kyar, Menaâ, Krabib, Chaâbna, Draâ Tmar dans des conditions lamentables.
Un trajet sur une piste boueuse nous a conduits au coeur de ces tombeaux en terre glaise et en tôle ondulée. La présence d'un journaliste suscite des appréhensions car, disent-ils: «Nous ne voulons pas avoir de problèmes».
La muselière n'est d'aucun secours puisque la triste réalité se lit sur les visages de ces personnes déplacées vivant dans une situation désespérée. Leur arrivée a fait doubler, en quelques jours, la population de Zoubaïria, l'une des communes les plus pauvres de la wilaya et qui ne peut, par conséquent, leur fournir assistance
En nous entretenant avec quelques habitants, nous étions loin de nous douter de la misère qui peuple près de 300 gourbis plantés dans le lit d'un oued. Mahmoud Benaïcha, la soixantaine, encore sous le choc d'avoir perdu son fils Djemil en 1997, s'approche: «A quoi bon vous faire le récit de mon malheur puisque à chaque fois, des gens viennent ici pour inspecter les lieux, prennent nos doléances et repartent. La mort est préférable à une existence pareille.»
Le cas le plus dramatique est celui de Abdelkader Fani, père de six enfants en bas âge, occupé à mélanger la bouse pour consolider son gourbi qui ne résistera pas à une nouvelle inondation.
Le dénuement extrême l'a conduit à placer Salim et Mohamed au centre de Benchicao pour ne pas mourir de faim et d'ignorance.
Les voisins de Abdelkader apportent un témoignage cruel: «Le ramadhan dernier, lui et ses six enfants rompaient le jeûne avec de la «guernina» (plante comestible, ndlr) récoltée dans une forêt jouxtant Zoubaïria.» Des cas semblables sont légion ici. Une ribambelle d'enfants âgés de 4 à 6 ans environ, pieds nus et pleins de boue, se précipite à notre rencontre. Ce n'est pas l'esprit de jeu qui les anime, mais une véritable urgence émotionnelle, pour toucher la main du visiteur qu'ils pourront revendiquer comme leur «papa». «Certains n'ont même pas de chaussures pour passer l'hiver», souligne un groupe de jeunes ravagés par le chômage et la mal vie. Dans ce ghetto glacé, sans eau ni électricité, la misère dévoile un autre visage: celui des femmes dont le mari a été tué par les terroristes. «Elles vivent de mendicité», explique un habitant.
Même les mécanismes de la solidarité se sont évanouis car les familles déplacées sont durement touchées par la pauvreté. Aïssa Bourass, dix enfants, n'a que la peau sur les os. Pour tenter de survivre, il est réduit à vendre de maigres fagots de bois récoltés ici et là. Combien gagne-t-il par jour? «Deux à trois fagots par semaine, l'équivalent de 300 DA.»...
Comme si tous ces malheurs ne suffisaient pas, les inondations se mettent aussi de la partie. Chaque hiver, raconte-t-on, les crues pénètrent à l'intérieur des gourbis. Un péril qui les oblige à ne pas fermer l'oeil.
Autre supplique, celle de Rabah Berkane, père de huit enfants, vivant dans un réduit en zinc, documents à l'appui, il attend depuis des années l'aide à l'autoconstruction car, dit-il, «mon lot de terrain est bloqué à cause du financement.»
Les élus communaux de Zoubaïria font ce qu'ils peuvent avec peu de moyens. C'est au programme de relance économique qu'appartient la solution.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.