Cette visite intervient quelques jours après celle du secrétaire d'Etat chargé des Affaires politiques, M.Marc Grossman, au Maghreb. William Burns, secrétaire d'Etat adjoint aux affaires de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient, est arrivé à Alger pour une visite de deux jours, a-t-on confirmé samedi auprès du ministère des Affaires étrangères. Cette visite s'inscrit dans le cadre du développement des relations bilatérales algéro-américaines, des consultations politiques entre les deux pays autour des questions internationales d'intérêt commun et particulièrement la situation au Proche-Orient et la lutte anti-terroriste. Cette visite intervient quelques jours après la visite au Maghreb du secrétaire d'Etat chargé des affaires politiques M.Marc Grossman. Depuis quelques années et plus spécialement depuis le 11 septembre, les Etats-Unis s'intéressent de près aux pays d'Afrique du Nord et plus particulièrement à l'Algérie, avec laquelle elle a des accords économiques dans le domaine pétrolier. Les visites successives du Président Bouteflika à Washington, avant et après les attentats anti-américains, témoignent du rapprochement entre les deux pays sur le plan économique, mais aussi politique. Si sur le plan de la coopération sécuritaire, les relations entre les deux pays sont au plus haut niveau, sur le plan économique en revanche la coopération est à un stade embryonnaire. Longtemps distancés par les Français et les Italiens dans ce domaine, les Etats-Unis sont en train de revoir leur stratégie. Le Président Bouteflika avait déjà déclaré lors des premiers mois de son installation en 2000, au sommet de Crans Montana, qu'il souhaitait un investissement beaucoup plus important en Algérie. D'ailleurs, dans un rapport établi par la CIA, dans son World Factbook 2002, les Etats-Unis se placent en deuxième position des partenaires économiques dans le domaine des importations avec l'Algérie avec 9%, loin derrière la France avec 29%. Dans le domaine des exportations, les USA sont en bonne place, puisqu'ils sont troisièmes ex aequo avec l'Espagne avec 13 % et loin derrière L'Italie, puisque l'Algérie exporte plus de 23% de ses produits vers l'Italie. Si ces chiffres datent de 2000, ils pourraient être revus à la hausse et pourraient faire des Etats-Unis le premier partenaire économique de l'Algérie. Ce rapprochement économique de l'Algérie inquiète sérieusement les Européens et plus particulièrement les Français qui voient ainsi leurs intérêts commerciaux en Algérie menacés. Si les Américains sont fortement présents dans le domaine de l'énergie, ils demeurent néanmoins quasi absents dans celui des technologies et du transport, de la construction et de l'agroalimentaire. Une situation qui pourrait changer d'ici à quelques années. La visite de William Burns s'inscrit dans le cadre d'une tournée dans la région du Maghreb. Au cours de son séjour en Algérie, M.Burns s'entretiendra avec le Président Abdelaziz Bouteflika, le Chef du gouvernement et les présidents des deux Chambres. La campagne commune des deux pays contre le terrorisme international et la manière dont les Etats-Unis pourraient aider le programme algérien des réformes en cours, à travers des programmes tels que le partenariat économique USA Afrique du Nord (USNAEP) ainsi que l'initiative proche-orientale du secrétaire d'Etat, sont inscrites à l'ordre du jour de cette visite stratégique.