Les transporteurs se plaignent du comportement de certains responsables de l'Epal. Les transporteurs de containers sont en arrêt de travail depuis avant-hier. Ce mouvement menace le port d'Alger de paralysie. Initiée par l'Union nationale des transporteurs, la décision de faire grève a été rendue publique dans un communiqué où l'on retient quatre revendications relatives aux conditions de travail. La teneur du communiqué adressé, par la suite, au DG de l'Entreprise portuaire d'Alger, au DG des douanes, au chef de sûreté de wilaya, au commissariat principal du port, au bureau national de l'Unat et à la presse, met en relief «les difficultés vécues par les transporteurs quant à l'accès à la grille 7 (laissez-passer renouvelé tous les 15 jours et horaires d'ouverture du port) et les attitudes méprisantes de certains responsables de l'Epal (...) qui sanctionnent des transporteurs sans aucune raison valable en imposant des contrôles, prétextant l'indisponibilité du scanner». Concernant ce dernier point, les chauffeurs réunis devant le port d'Alger avancent que «ces pannes se répercutent négativement sur notre activité et nous sommes obligés de faire de longues files qui, souvent, perturbent la circulation routière sur la Moutonnière (avenue de l'ALN)» Par ailleurs, notent les chauffeurs, visiblement en colère, «les containers dont la contenance est légalement de 20 tonnes, sont surchargés jusqu'à 31 tonnes et, par conséquent, la surcharge produit des défaillances sur nos engins qui deviennent des menaces pour les usagers de la route». Dans le sillage, ils nous révèlent, à titre d'exemple, que «la surcharge est à l'origine de l'accident du conteneur de Dely Ibrahim qui a causé des pertes humaines».«La grande surface située à proximité du port et qui sert de lieu de prostitution devrait être utilisée à bon escient et aménagée en parking destiné aux quelque 600 camions de gros tonnage qui accèdent quotidiennement au port», lancent les camionneurs sur un ton colérique en ajoutant: «Nous payons des impôts et sommes en droit d'exiger un peu de considération de la part des responsables du port.» En bref, un emplacement (abri) pour les propriétaires et un parking pour les camions, accélérer le flux des sorties des camions, la réouverture de l'ancien bureau des laissez-passer, situé à la zone sud et l'accès au port à partir de 6h, sont les revendications principales des chauffeurs en arrêt de travail indéterminé. M.Ferrah, P-DG de l'Epal, contacté par nos soins, a évoqué «la saturation du port d'Alger et la précarité des lieux de stockage des containers d'où l'impossibilité de satisfaire la revendication d'accès aux quais par les transporteurs». Néanmoins, il nous indique que «des solutions devraient être dégagées à la suite d'une réunion avec le directeur des transports». Sur un ton serein, le P-DG nous informe que «le port est saturé», précisant que «300.000 containers transportés par 1000 navires par an et 20.000 par mois accèdent au port d'Alger et que, par conséquent, il serait tout à fait illogique de permettre aux camions de se garer sur les quais pour le chargement». En outre, le P-DG de l'Epal explique: «Les camions ne peuvent accéder qu'après présentation du bon d'enlèvement des transitaires délivrés par les services concernés.» Il est permis de croire que vu le ton du P-DG, les problèmes soulevés par les camionneurs seraient aplanis dans les jours à venir. Pour l'heure, la menace de paralysie du port est de rigueur à moins d'un dénouement de cette crise entre l'Epal et l'Unat.