Les transporteurs privés ont décidé de suspendre leur mouvement de grève qui aura duré plus de dix jours. Cette décision a été prise par l'Organisation nationale des transporteurs algériens (Onta) suite à la réunion qui l'a regroupée avec le wali-délégué d'Alger-Centre. Cette rencontre a permis à l'Onta d'exposer les problèmes qu'elle rencontre conséquemment à la mise en œuvre du nouveau plan de circulation dans la capitale depuis le 1er juin dernier. Les nouvelles dispositions du plan de circulation interdisent, rappelle-t-on, aux camionneurs de circuler de 7 heures jusqu'à 19 heures. Dans un communiqué rendu public, l'organisation des transporteurs a tenu une autre réunion samedi dernier avec le directeur des transports de la wilaya d'Alger. Au bout de deux heures de dialogue, les deux parties sont arrivées à un consensus. C'est ainsi que sur proposition du wali-délégué, le président de l'Onta a exhorté les transporteurs à suspendre le mouvement de protestation et de reprendre le travail. “Nous avons décidé d'arrêter notre grève car nous avons senti une certaine volonté manifestée par les autorités locales afin de trouver des solutions à cette crise. Les responsables locaux ont été également à l'écoute de nos doléances et ont exprimé leur soutien à notre corporation”, lit-on dans le communiqué. Il faut noter que l'Onta a approuvé la voie du dialogue suivie par les autorités et leur réaction à prendre en charge leurs préoccupations. Les transporteurs ont donc remis en marche leurs camions samedi dès 20 heures au port d'Alger. Pour plus d'efficacité dans le règlement de la crise qui a fini par connaître son épilogue, une commission qui réunit des délégués des deux parties a été créée. Elle aura pour charge de cerner tous les problèmes rencontrés quotidiennement par les transporteurs dans l'exercice de leurs activités. Notons que les prémices d'un dénouement de la crise ont été apparents déjà samedi dans la matinée. Le mouvement de protestation des transporteurs n'a pas été, pour rappel, sans conséquences sur le trafic et le traitement des containers au port d'Alger. Plus de 10 000 containers ont été bloqués dans l'enceinte portuaire. De plus en plus de navires restent en rade, engendrant des pertes énormes pour les importateurs. Le port était à l'arrêt à cause de cette grève. Les navires en rade commencent à se multiplier en raison de la saturation du port. Des pertes nouvelles ont été ressenties par les importateurs. L'opérateur paie, selon une source, jusqu'à 7 000 dollars US/jour pour chaque navire en rade. La perte par boîte est de 20 dollars/jour, estime un expert dans le domaine maritime. La décision des transporteurs d'annuler leur grève est on ne peut plus salutaire pour tous les intervenants dans l'activité portuaire. Car ces derniers craignaient que la situation n'empire. Ainsi, l'asphyxie du port d'Alger a été évitée de justesse. Mais, les pertes pourraient être répercutées sur les produits à commercialiser. En fait, la chaîne des transports n'était pas préparée à ce nouveau plan de circulation. Badreddine K.