Les figures de proue du mouvement des ârchs étaient les grands absents de ce rendez-vous. Ils étaient quelques dizaines à peine, hier, à la place de la Concorde (1er-Mai) où devait se dérouler la marche du mouvement citoyen en direction de l'instance onusienne, sise à Hydra. Avant 11 heures, les services de sécurité avaient déjà dispersé la foule - constituée pour la plupart de curieux et de journalistes - et arrêté une vingtaine de délégués et autres manifestants dont le père de Guermah Massinissa. L'impressionnant dispositif de sécurité mobilisé à cet effet ne pouvait laisser aucune chance aux contestataires pour accéder à l'ONU. L'interdiction des marches dans la capitale étant toujours en vigueur, il était bien prévisible que celle-ci ne pouvait avoir lieu. Hormis les délégués de Tizi Rached, Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa... des représentants de l'ANR et du MDS, l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur et SG du CCDR, M.Bererhi, M.Yousfi du RCD, il faut dire que les figures de proue du mouvement des ârchs, à l'instar de Ali Gherbi, étaient les grands absents de ce rendez-vous. A la question de savoir s'il s'agit d'une prise de position par rapport à la marche, nos interlocuteurs ont assuré qu'il n'y avait pas le moindre désaccord à ce propos et que Gherbi n'allait pas tarder à venir...Du côté de Hydra, une dizaine de personnes ont tenu à marquer leur présence devant le siège de l'ONU. Mais le rassemblement n'a pas duré plus d'une heure. Voyant que la marche qui n'a pas drainé grand monde, avait été étouffée dès le début, les quelques délégués restants ont décidé d'organiser une conférence de presse à la Maison de la presse Tahar-Djaout. Seulement, la salle des conférences leur a été refusée. De son côté, l'Ugel qui avait distribué la veille des tracts pour mobiliser les étudiants à cet effet, a, elle aussi, échoué dans sa mission. «L'échec» de la marche d'hier signifie-t-il l'épilogue du mouvement citoyen et des ârchs? Même si beaucoup attestent le contraire et se disent résolus à aller jusqu'au bout du «combat», il faut dire que la plupart des citoyens de la Kabylie et autres sont lassés, voire laminés, par ces événements qui roulent et se déroulent dans un cercle vicieux.