Une course contre la montre est engagée pour occuper le nouveau poste de secrétaire général du parti. Le parti de cheikh Mahfoud Nahnah, le MSP, vient d'amorcer son entrée dans une zone de turbulences ayant pour cause la vacance du poste «Qui dirigera la formation?». En effet, selon des sources fiables et proches de ce parti, Mahfoud Nahnah sera, désormais, le président d'honneur du MSP, et ce, après avoir affiché son intention de ne plus se présenter à sa propre succession à la tête de son parti, comme cela a été rapporté dans une de nos récentes éditions. La même source révèle que le poste de secrétaire général à qui incombe la mission de premier responsable sera créé. Cependant, c'est un état de fait qui n'est pas sans conséquence sur la stabilité du parti où, affirme notre source, un conflit aigu est né entre des personnalités influentes qui se disputent ce nouveau poste. Il s'agit d'une vraie course contre la montre engagée entre Abou Djerra Soltani, Abdelmadjid Menasra et Farid Habaz, actuellement vice-président du parti. A ce niveau, l'ex-ministre Abou Djerra Soltani semble être poussé au succès et même sérieusement plébiscité par la base militante pour représenter le MSP à la présidentielle de 2004. Car, les facteurs d'instabilité apparus au sein de cette formation politique ne sont pas uniquement liés à cette question de leadership, mais ont, également, trait à la ligne qu'«il faut dorénavant adoptée» pour propulser le parti au rang de force politique majeure. En effet, des voies se sont élevées au niveau de la base pour reprocher au Cheikh «sa dérive» par rapport à la ligne originelle du parti se voulant plus proche des thèses islamisantes. Il faut dire qu'à cet égard, le MSP, lors des dernières élections de juin et d'octobre 2002, avait obtenu un score qui marque «une perte de popularité manifeste», et ce, surtout vis-à-vis de son «jeune» voisin, cheikh Djaballah qui, lui, semble visiblement avoir le vent en poupe. Au niveau de la base, l'on parle même que ce dernier en aurait séduit plus d'un à la suite de «son bon résultat» obtenu lors des élections locales du 10 octobre. Un transfuge n'est pas à écarter. D'ailleurs, plusieurs bureaux de wilaya traversent, actuellement, un passage à vide et, selon la source, ces derniers affichent une hostilité vis-à-vis de la direction centrale du parti. Enfin, il semble certain que le cheikh, aguerri et assagi par trente années de militantisme, préfère «laisser la place aux jeunes», tout en sauvegardant le capital sympathie et la cohésion du parti. Mais, à regarder passer le temps depuis 73, il faut dire que son usure ramollit les plus durs de ce monde...