Il est à la tête d'un mouvement d'opposition farouche qui va en s'amplifiant pour s'emparer de la présidence du MSP. Une insoumission farouche semble s'installer au sein de la formation politique de Cheikh Nahnah. Le MSP se précipiterait-il vers la crise? En tout cas, des informations crédibles, provenant d'une source sûre proche du parti, révèlent qu'un mouvement de dissidence serait né au sein des militants. Un groupe d'opposants à la démarche de Mahfoud Nahnah, dirigé par un certain Abdelhamid Bendaoud, serait en train de prendre forme. Ce dernier, ex-vice-président du parti, avait quitté l'Algérie après l'assassinat de Mohamed Bouslimani, en décembre 1993, et aurait été rappelé par Ayadi Boudjemaâ, un cadre militant, aux fins, explique la source, de «mettre en oeuvre une stratégie de changement». Des contacts «intenses» sont entrepris avec les bureaux des wilayas par Ayadi afin de rallier le plus grand nombre à «leur cause». La source précise que Bendaoud avait déjà engagé «son plan» à partir de l'étranger, durant son séjour en France, en Italie puis en Allemagne. Chemin faisant, il aurait noué des contacts avec les membres de la confrérie des Frères musulmans, installés notamment en Allemagne et ce, afin d'obtenir soutien et aide pour l'«éviction» de cheikh Nahnah. A ce niveau, est-il utile de noter que la récente nomination de Mamoune El-Hodaïbi au poste de conseiller général de l'International des Frères musulmans, aurait beaucoup aidé Bendaoud à «faire valoir son projet» auprès de cette instance. De plus, il aurait «la caution» de l'imam de la mosquée El-Kaouther de Blida, en l'occurrence Mohamed Sahnouni qui serait de la partie. Ce dernier, révèle la source, avait été, à un moment de sa vie partisane, «chassé» de «son» domicile (car propriété du parti) par Nahnah, et aussi privé de quelques avantages matériels qu'il percevait du parti, c'est ce qui expliquerait, ajoute la source, « sa position». Par ailleurs, les raisons de ce «plan» pourraient s'expliquer par la présence de liens avec la période entourant l'assassinat de feu Bouslimani, puisque le départ «brusque» de cet ex-responsable de parti à l'étranger ne peut ne pas être pris en considération. En revanche, la question de la présidence de cette formation pourrait expliquer, peut-être, les objectifs de ce mouvement d'opposition. Une expérience de cinq années au pouvoir tant central que local avait constitué le début d'une descente vers l'inconnu et montré les limites de «la ligne Nahnah» qui n'a pas su convaincre au sein du parti et dans l'électorat. D'ailleurs, le score obtenu lors des élections d'octobre 2002 est on ne peut plus clair quant à «une perte de popularité manifeste». Cette situation (voir L'Expression des 8 et 16 décembre 2002) n'est pas sans conséquences sur la stabilité du parti où l'on enregistre quelques fissures dues, notamment à la montée au créneau d'un courant également «opposé» à la démarche de Nahnah, dont les chefs de file se trouvent être Abderezak Mokri, Aboudjerra Soltani, Farid Habaz et Abdelmadjid Menasra qui, eux, semblent participer à une vraie course contre la montre pour l'occupation du «nouveau» poste de «secrétaire général» du parti, et ce, depuis l'absence de Nahnah du perte à cause de sa maladie. Il y a lieu de rappeler, à cet égard, que le cheikh Nahnah avait signé son entrée dans l'opposition en 1973, au sein de la confrérie des Frères musulmans. Arrêté et condamné, il est gracié sous le règne de Chadli. En 1989, il est membre de l'association El Irchad Oua El Islah, confiée à feu Bouslimani. En 1992, l'interdiction du FIS lui a permis d'acquérir une popularité le hissant à un rang de «candidat du bloc islamiste» à la présidentielle de 95 où il a été classé deuxième après Zeroual. Quelle sera la réaction de l'association El Irchad Oua El Islah? Et l'Ugel, que dira-elle? Qu'en est-il de la déferlante de l'Internationale islamiste? Tout ce monde, laissera-t-il le cheikh tomber...?