Ces projets d'envergure seraient destinés à renforcer les capacités d'exportation du GNL algérien. La Sonatrach envisage la réalisation de 20 terminaux gaziers et des négociations sont en cours actuellement dans ce sens, a-t-on appris, hier, au cours de la deuxième journée de la conférence sur l'énergie en Algérie (15 et 16 décembre, à l'hôtel Hilton). Ces projets d'envergure seraient destinés à renforcer les capacités d'exportation du GNL algérien et anticiper sur les restrictions à venir avec la mise en application de la directive gaz européenne. Cette dernière, révisée récemment, tend à la libéralisation du marché de gaz européen par l'abandon de la notion de tarif négocié (contrats à long terme) au profit des tarifs réguliers par l'offre et la demande par pays. Ainsi donc, l'Algérie, qui enregistre 67% en 2001 de ses exportations hydrocarbures en gaz, ne compte pas subir les contrecoups de cette ouverture du marché, qui n'induit pas forcément son accessibilité. Nous n'en saurons pas plus malheureusement sur ce projet de 20 terminaux. Dans ce sens, la communication du directeur des exportations de gaz de Sonatrach, M.Omar Bensalem, trace les contours du réajustement de la stratégie de Sonatrach. Selon lui, aux côtés de gazoducs transméditerranéens en fonction ou en projet, il existe de très fortes perspectives d'ouverture sur le marché américain. Et l'Algérie «est bien placée en terme de distance». Il a ajouté: «Nous sommes très contents que le marché américain s'intéresse au GNL.» Toujours selon l'orateur, «le marché US offre des perspectives intéressantes et ses prix sont raffermis». Il a indiqué que la flotte algérienne de méthaniers va être renforcée par de nouvelles acquisitions. Elle passera à 10 bateaux en 2006 contre 6 actuellement. A noter que l'ouverture de la seconde journée de la 3e conférence sur l'énergie, faite par le ministre des Finances, M.Mohamed Terbèche, a éclairci les horizons pour les nombreux représentants de compagnies et de sociétés de services étrangères présents dans la salle, sur la santé économique et financière de l'Algérie. Le représentant du gouvernement a fait un large exposé sur les réformes économico-politiques engagées en Algérie depuis les années 1990 en soulignant celles relatives à la justice, à l'administration et à l'école, ces deux dernières années. Il a rappelé les efforts consentis sur le volet de la lutte contre la corruption par l'introduction d'instruments depuis 1994, la maîtrise de l'inflation à hauteur de 2% à fin 2002 - comparable à celle de nos partenaires du bassin méditerranéen - la croissance qui est en constante évolution depuis 1995 et la reprise de la consommation des ménages. Au sujet de la dette extérieure, M.Terbèche dira que le ratio de notre dette extérieure est ramené à 22%, tandis que le stock de la dette est ramené à 22,3 milliards de dollars en 2002 contre 33,7 milliards en 1996. Le ministre a relevé également «la stabilisation du taux de change effectif réel». Au chapitre de la réforme bancaire et financière, le représentant du gouvernement a souligné l'effort de l'Etat visant à «doter les banques publiques de technologies adaptées leur permettant d'atteindre les standards universels». A propos de l'accord d'association avec l'UE, M.Terbèche a émis le voeu que ce nouveau cadre juridique puisse «stimuler l'Investissement direct étranger (IDE)». Il révélera aux étrangers présents à cette conférence, que les taux d'impôts pratiqués sur les investissements (IRG, IBS, TAP, etc) «sont des taux parmi les plus bas dans le Bassin méditerranéen». En marge de la conférence, M.Gregory Sanders, représentant de BP, sponsor major de cette manifestation, nous a déclaré qu'il était «optimiste» quant au devenir du partenariat avec Sonatrach. Il a qualifié de «remarquable» le projet de Sonatrach de porter sa capacité de production de gaz de 60 à 85 milliards de m3 en 2010. Interrogé sur le projet de loi sur les hydrocarbures, il dira: «L'Algérie a beaucoup d'experts compétents pour cela» et que c'est «une décision qui appartient aux Algériens». Enfin, les projets de l'Algérie dans le domaine des hydrocarbures sont qualifiés de «véritable boom dans le secteur» par notre interlocuteur.