La majorité absolue de ce parti est certes une arme à double tranchant. Le groupe parlementaire du FLN, a organisé, jeudi, à la salle El-Mougar, sous la présidence de son secrétaire général, M.Ali Benflis, une journée d'étude sur «La vie parlementaire et le système constitutionnel algérien». D'emblée, il est à souligner la récurrence qui transparaissait du discours de M.Ali Benflis concernant le fait que sa formation ait obtenu la majorité parlementaire. C'est une grande responsabilité, avait-il dit. Il y a lieu de noter, par ailleurs, l'insistance du secrétaire général à vouloir présenter une vision «moderne» de son parti vis-à-vis de la société. Pour ce faire, la FLN propose d'établir «une bonne communication» basée sur une «interactivité» permettant la circulation d'idées dans un «cadre libre et démocratique». Il y a lieu de constater aussi que les termes communicationnels employés dans son allocution semblent être choisis aux fins de présenter une démarche typiquement FLN et complètement «novatrice» de la vision même de l'Etat par rapport à l'«éventualité d'une révision de la Constitution». Les médias, connus pour être un enjeu politique dans les rapports qui régissent les différents courants, semblent être une préoccupation majeure pour ce parti qui se fait «un devoir» de mettre en place des rapports entre les différents organes d'information. C'est une démarche partisane qui semble normale, mais pour le FLN celle-ci se trouve dans le sillage du nouveau «langage» adopté désormais par cette formation et qui doit être «compris de tous». Tout au long de son discours, M.Benflis n'a pas cessé un seul moment de rappeler l'avantage que lui confère la majorité parlementaire acquise lors des dernières élections, tant au niveau national que local. Il serait judicieux de dire que le FLN, à travers cette journée d'étude, dont les thèmes débattus ne semblent pas s'éloigner d'un avant-débat destiné à préparer l'opinion à l'éventualité d'un amendement de la Constitution, semble vouloir incruster dans les esprits l'idée que ce parti est l'unique partenaire capable de proposer les outils constitutionnels à même de solutionner les questions «déterminantes pour l'avenir de la nation et le quotidien du citoyen». Cela ne veut pas dire que l'«engagement et le sérieux» du FLN vis-à-vis de la société sont passibles de discrédit, mais, serait-t-il nécessaire, à ce sujet, de relever quelques défaillances enregistrées par le secrétaire général lui-même. Il s'agit de l'«image désolante de l'hémicycle vide de l'APN», alors que se traitent les questions ayant trait au devenir du pays. A cet égard, M.Ali Benflis avait promis «d'oeuvrer à ce qu'il n'en soit jamais ainsi (...)». C'est d'ailleurs pour cela que le parti avait pris récemment des dispositions au sein du groupe parlementaire afin que soit élaboré, publié et diffusé périodiquement un recueil des interventions des élus du FLN au sein du Parlement. Dans ce cadre, le secrétaire général a annoncé l'ouverture de permanences parlementaires prévues au niveau de la majorité des circonscriptions. C'est dire donc que le FLN semble «être interpellé» à revoir «son mode d'organisation et le projet qu'il porte pour l'Algérie» et ce, eu égard à l'effet conjugué de la transition de l'Algérie vers la démocratie et vers l'économie de marché. A la lumière de cette journée d'étude et, notamment des conclusions des interventions de professeurs relatives aux lois régissant la relation APN-Gouvenement et le rôle de «contrôle» de la première Chambre sur l'Exécutif, il ne serait pas faux d'anticiper et de dire que la révision de la Constitution ne ferait pas corps avec les grandes tendances politiques futures.