Le secrétaire général du RND n'aime pas les animateurs du mouvement citoyen. Le conseil national du RND s'est clôturé hier, à l'issue de deux jours de débats politiques et de discours partisans qui ont abouti à l'installation officielle du comité de préparation du congrès du parti qui aura lieu au deuxième trimestre de l'année 2003. Le RND, qui a organisé son congrès en avril 1997, veut absolument organiser son rendez-vous après le congrès du FLN prévu pour le premier trimestre 2003. Ce comité de préparation est présidé par le secrétaire général du parti, M.Ouyahia, et regroupera les représentants des 48 wilayas, ceux du parti à l'étranger, ainsi que les membres du conseil national et des hauts cadres du parti (des députés, des sénateurs et des ministres). La commission sera chargée d'arrêter les mesures relatives à la préparation du congrès, notamment la préparation des projets, des textes et des résolutions qui seront adoptés lors de cet important rendez-vous, le premier sous l'ère Ouyahia. Interrogé sur l'éventualité de présenter un candidat pour la présidentielle, le SG du RND a indiqué que la question n'est pas à l'ordre du jour. Comme il n'a pas voulu s'exprimer sur la possibilité d'un soutien à un éventuel deuxième mandat du Président Bouteflika. Néanmoins, l'imperturbable secrétaire général du RND a fait entendre à demi-mots, dans son discours de clôture, qu'il faut déjà penser au congrès de 2008. Une manière silencieuse de dire que l'élection présidentielle de 2004 ne l'intéresse pas et qu'il se réserve pour celle de 2009. Comme d'habitude, Ouyahia a saisi l'occasion de la traditionnelle conférence de presse pour tirer à boulets rouges sur les partisans de Sant'Egidio, et les défenseurs du parti dissous, qui n'ont pas cessé, dit-il, par presse interposée, de faire dans la science-fiction en parlant de la libération de Ali Benhadj. «L'ancien numéro deux du parti dissous, sera libéré le 4 juin 2003», a déclaré le radical patron du RND. S'agissant des représentants des ârchs détenus en Kabylie, Ouyahia est resté fidèle à son discours politique. «Les prisonniers ârchs ne sont pas des détenus politiques, mais des détenus de droit commun», a-t-il déclaré. Tout en s'inquiétant de la situation en Kabylie, l'homme fort du RND a indiqué que leur action ne sert ni la région ni leur position politique. Le SG du RND reste tout de même satisfait de la baisse de la tension et de l'absence de la violence en Kabylie, signe de la conscience collective des habitants de la région. Il a saisi cette occasion pour fustiger les autonomistes et les radicaux de certains ârchs et de quelques partis politiques, allusion faite à certaines positions du RCD. Intervenant sur le volet économique, l'ancien Chef du gouvernement a précisé que son parti est contre la privatisation de Sonatrach et de quelques sociétés publiques, prenant ainsi position avec la Centrale syndicale. Pour ce qui des retards dans les réformes économiques, Ouyahia a précisé que celui-ci est la responsabilité de tous les partis. Enfin, on notera qu'à l'issue de ce conseil national, cinq membres du conseil national ont été exclus du parti pour s'être présentés sur les listes d'autres partis lors des élections locales.