Toutes les tentatives entreprises butent à chaque fois sur l'intransigeance de quelques animateurs obéissant à des officines politiques. Le malaise et les tiraillements, qui ne cessent de miner la coordination intercommunale de Béjaïa et, que de nombreux observateurs avaient maintes fois évoqués, viennent d'être confirmés par une coordination qui n'est pas des moindres. Cette dernière n'est autre que le CSC d'El-Kseur, considérée depuis toujours comme la locomotive du mouvement citoyen à Béjaïa. Toutes les tentatives entreprises par son porte-parole, en l'occurrence Ali Gherbi, pour orienter le mouvement vers des perspectives politiques de sortie de crise, butent à chaque fois sur l'intransigeance de quelques animateurs obéissant à des officines politiques. La dernière en date reste le sit-in, devant la présidence proposé par le CSC d'El-Kseur, qui a été mal accueilli par les conclavistes. A travers cette proposition, il est certainement programmé une prise de langue avec le pouvoir, unique moyen de «sauver la face» devant cette succession d'échecs entraînée par une stratégie de lutte qui a montré toutes ses limites sur le terrain. La fin en queue de poisson du dernier conclave, tenu à Semaoun, entaché par un départ précipité de certaines délégations, témoigne des turbulences qui ont présentement atteint le point de non-retour. Réuni en séance extraordinaire au lendemain de la rencontre de Semaoun, le CSC d'El-Kseur a rendu publique une déclaration dans laquelle des vérités sont portées à la connaissance de l'opinion. Après avoir expliqué les raisons de leur retrait dans un souci de «protéger le mouvement de toute manipulation et récupération visant sa mort certaine», les rédacteurs soulignent le fait qu'une certaine prise de conscience commence à prendre forme au sein de toutes les délégations quant au «bilan négatif des actions de terrain». Le CSC d'El-Kseur n'a pas manqué au passage de s'en prendre vertement aux délégués partisans. Il est rapporté que «le retour en force des auteurs de la falsification du premier document destiné à l'ONU en décembre 2001, leur opposition à toute proposition honorable et digne de la grandeur du mouvement...et la remise en cause de leur part des résolutions entérinées précédemment, sont aujourd'hui un indice révélateur de leur alliance avec les ennemis du mouvement, qui sont en perte de représentativité et de crédibilité au sein de la population». Les attaques à l'endroit de la presse portées par certains délégués auteurs d'un camouflet sans retenue à l'endroit de la presse qualifiée à l'occasion de «presse prostituée» et de propositions allant à l'encontre de «l'indivisibilité de l'Algérie et son peuple», ont fait l'objet de condamnation de la part d'Ali Gherbi. Conscient de tous les dangers, le CSC d'El-Kseur lance un appel aux populations pour «procéder au contrôle scrupuleux de l'activité de leurs délégués» avant de conclure par le réitèrement de sa proposition «de tenir un sit-in de l'interwilayas élargi aux parents de martyrs et détenus devant la présidence de la République». L'interrogation est, enfin, de nouveau de mise au sein de l'opinion sur la suite que réserveront les autres délégations à cette sortie médiatique du CSC d'El-Kseur. S'aligneront-elles sur sa position ? Ou allons-nous assister à l'éclatement de la CICB? Les réactions ne tarderont, sans doute pas, à se faire jour. Mais d'ores et déjà, c'est toute la structure qui est ébranlée. Le malaise ne manquera pas d'entamer davantage la crédibilité des animateurs.