Sur un ensemble de 53 associations de défense des consommateurs agréées dont une seule à caractère national, une vingtaine seulement active sur le terrain. Cela est loin d'être étonnant si on considère l'anarchie qui règne sur le marché de la consommation où le citoyen est devenu un simple tube digestif qui «absorbe» n'importe quoi et à n'importe quel prix. Le phénomène de la prolifération des marchands ambulants prend des proportions inquiétantes dans notre pays. Les commerces les plus redoutables sont ceux qui «exhibent», sans aucune règle d'hygiène, des aliments rapidement périssables, tels que les produits laitiers, le pain...Le plus sidérant reste, toutefois, le mutisme des autorités publiques et de la société civile quant à ces pratiques «malsaines» alors qu'elles sont censées être vecteur de régulation des traditions consuméristes. L'exemple le plus récent de toxi-infection collective remonte à seulement quatre mois. Elle était due à la consommation d'un fromage infecté dans la région de Tlemcen. Résultat: 4 décès et l'hospitalisation de pas moins d'une dizaine de personnes. Certes cet incident n'a pu être passé sous silence. Il a suscité des réactions au sein de la société civile et les autorités publiques, notamment le ministre du Commerce qui a, dès lors, organisé une réunion avec les représentants des associations de défense des consommateurs afin de jeter les bases d'une action concertée entre ces deux entités. Cette rencontre, dit-on, vise à réactiver les relations entre les pouvoirs publics et les associations de défense des consommateurs en leur qualité de «partenaire privilégié». Elle intervient également pour «réguler un marché qui nécessite une meilleure synergie entre le ministère et les relais au sein de la société», a souligné l'animateur principal de cette rencontre en l'occurrence le ministre du Commerce. Il a été convenu notamment la révision du cadre législatif du secteur du commerce dans sa globalité «en l'adaptant aux mutations du paysage économique national». Mieux encore, le directeur de la qualité et de la sécurité des produits a annoncé publiquement l'octroi, au profit des associations de défense des consommateurs, d'une subvention de 20 millions de dinars durant l'exercice 2003 et la création d'une fédération des associations de défense des consommateurs après l'échec des tentatives initiées en 1999 et 2000. Mais concrètement, rien n'a été fait. Le marché de la consommation en Algérie garde ses mêmes caractéristiques d'anarchie et de «dérégulation».