La flambée vertigineuse des prix des produits alimentaires qui atteint des seuils intolérables ne semble pas sortir les associations de protection du consommateur de leur léthargie. Ni même l'anarchie qui caractérise nos marchés, le manque d'hygiène, la spéculation, la commercialisation de produits contrefaits… Autant d'atteintes à la santé et à la sécurité subies quotidiennement par le consommateur mais qui ne semblent pas susciter outre mesure de réactions chez les associations de défense du consommateur dans notre pays. Celles-ci brillent, en cet été, par leur absence. Nos tentatives pour joindre l'une d'elles sont restées vaines. Avec un pouvoir d'achat qui ne cesse de s'éroder, des salaires stationnaires, des augmentations en série, le citoyen algérien ne sait plus à qui se plaindre. Déjà pas très actives en temps normal, les associations censées défendre l'intérêt du consommateur lui tournent le dos. En dépit du foisonnement de ces associations, (elles seraient au nombre d'une cinquantaine agréées au niveau national, selon des statistiques du ministère du Commerce), elles demeurent inefficientes sur le terrain. Sur la cinquantaine d'associations, une seule a un caractère national. Il s'agit de l'Association algérienne de promotion et de protection du consommateur (APPC), créée en 1994 et présidée par Maamar Bouchekkif. Même cette dernière ne se caractérise pas par un activisme convaincant. A vrai dire, les associations de consommateurs dont le but primordial est de défendre et d'informer le citoyen, ont du mal à remplir leur mission. L'envolée des prix qui touche de plein fouet les produits de large consommation montre clairement que les consommateurs sont très peu protégés. Ils subissent, dubitatifs et impuissants, une hausse des prix qui dépasse tout entendement. A n'en point douter, la fin du calvaire n'est pas pour sitôt, car le consommateur s'attend d'ores et déjà à d'autres augmentations d'ici le mois de Ramadhan et la rentrée sociale. Une situation qui aurait dû susciter des vagues de protestations à n'en plus finir. Et faire sortir les associations de consommateurs de leur réserve. Celles-ci devraient, en effet, saisir cette occasion pour mieux se faire entendre, au nom des citoyens et pour la défense de leurs droits. De même, les textes de loi promulgués en mars dernier n'ont pas été utilisés par lesdites associations pour protéger le consommateur. Il faut dire en effet que des dispositions drastiques ont été introduites par ce texte pour la sauvegarde de la santé, la sécurité et les intérêts du consommateur. Cette nouvelle loi met également en exergue le rôle que doivent jouer les associations de consommateurs, qui sont déclarées désormais d'utilité publique et peuvent ainsi bénéficier de l'assistance judiciaire en cas de préjudices causés aux consommateurs. La nouvelle loi permet ainsi à ces associations de se constituer partie civile en cas de toxi-infections alimentaires collectives. Mais dans la réalité, l'application de la réglementation n'est pas de mise. A. B.