Ils sont porteurs d'un message qui se trouverait, selon nos dernières informations, au Niger. Trois émissaires de Oussama Ben Laden auraient été dépêchés, durant ce mois-ci, de l'Arabie Saoudite pour rencontrer Mokhtar Belmokhtar, émir du Gspc de la zone 9 située dans le Grand Sud algérien. Il s'agit, selon des sources dignes de foi, de trois Saoudiens, alias El-Zahrani, alias Abou Chihab et alias Mohamed Djaber. Ces derniers avaient transité par la Syrie et l'Egypte. Ils sont porteurs d'un message à Belmokhtar, qui se trouverait, selon nos dernières informations, au Niger. La source ajoute que ces «messagers» devraient également rencontrer des fondamentalistes qui seraient basés le long du tracé frontalier libyo-tchado-malien. Par ailleurs, la récente arrestation, à Abou Dhabi, de Abdel Rahim Al-Nachiri, un dirigeant présumé d'Al-Qaîda pour le Golfe et «responsable des opérations maritimes» pour cette organisation prouverait que le mouvement des éléments de cette organisation est planétaire. Dans une récente édition, le New York Times avait rapporté que des suspects, membres présumés d'Al-Qaîda, ont été arrêtés dans les Emirats. L'un d'eux prenait des cours pour obtenir un permis de marin, qui lui aurait permis d'entrer dans un port international sans visa. Selon un rapport des Nations unies, 10.000 agents appartenant à cette organisation seraient éparpillés dans le monde. Le rapport souligne également qu'Al-Qaîda est un mouvement de masse insidieux et aucun pays ou groupe de pays ne peut seul faire face aux problèmes qu'il pose. Cette transnationale du terrorisme semble toutefois avoir souffert des coups reçus à la faveur de la lutte mondiale antiterroriste. Pour la région du Sahel, le choix des hommes de Ben Laden serait motivé, entre autres, par le fait que ces contrées désertiques sont bordées de zones tribales facilitant, justement, le déplacement sans être repérés. En outre, il y a l'existence d'une culture tribale à laquelle les éléments d'Al-Qaîda présenteraient une «passion» qui favorise leur intégration rapide au sein de groupements tribaux. Les similitudes géographiques avec l'Afghanistan ou le Pakistan constituent également un autre facteur expliquant le «foisonnement» de ces fugitifs d'Al-Qaîda dans cette région de l'Afrique, ainsi propice à la mise en place de cellules terroristes. Les pays du Sahel sont réellement connus comme étant les plus pauvres de la planète et sans ressources stratégiques. La position des Américains quant à une aide logistique avancée (matériel de détection nocturne, hélicoptères...) semble être compliquée dans ces conditions, car, selon des analystes, ces pays n'attireraient pas les USA à cause de l'absence de richesses pétrolières, contrairement au Proche-Orient. Le souci d'éradiquer le phénomène du terrorisme dans ces pays semble donc ne pas constituer un objectif stratégique pour les intérêts US. Et c'est justement là où la communauté internationale est «appelée à juger des bonnes intentions de la Maison-Blanche à vouloir mener une lutte mondiale sans merci» contre ce phénomène.