Selon lui, le chef de l'Etat pourrait, avant la fin du premier trimestre 2003, procéder à un remaniement ministériel. Le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), Me Ali Yahia Abdennour, qui a procédé jeudi à l'installation des bureaux régionaux (Oran et Sidi Bel Abbes) de son association, a affirmé qu'il est l'auteur des rumeurs sur la libération anticipée de Ali Benhadj à la veille du 27e jour du ramadan. «C'était la seule façon de remettre la question sur le tapis et lui éviter l'enlisement», dira-t-il en substance au cours d'un bref entretien qu'il avait accordé à la presse. Me Ali Yahia Abdennour a affirmé que les prochains jours seront déterminants pour l'avenir politique du pays. Il fera remarquer que le chef de l'Etat pourrait, avant la fin du premier trimestre 2003, procéder à un remaniement ministériel afin d'aborder dans les meilleures conditions la bataille de la présidentielle. «Toutefois, dira-t-il, le congrès du FLN prévu pour le mois d'avril prochain permettra une meilleure lecture de la scène politique. Au cas où l'ancien parti unique cautionnerait une candidature de l'actuel Chef du gouvernement, cela pourrait entraver la marche de Bouteflika vers un deuxième mandat présidentiel», avouera Me Ali Yahia. Il n'hésitera pas, au cours de l'entretien, à puiser dans son argumentaire pour rappeler son engagement dans la lutte pour le respect des droits de l'Homme qu'il qualifiera de pilier de l'Etat de droit. Il révélera, en outre, que les dissensions entre l'institution présidentielle et l'armée sont apparues au grand jour à l'occasion de débats sur des dossiers de première importance comme ceux des disparus, de la libération des détenus d'opinion, de la vérité sur l'assassinat de Hachani ou encore de la situation en Kabylie. «Le pouvoir n'a pas défini une stratégie claire pour sortir de la crise et il continue de cultiver le flou sur des questions d'importance capitale pour l'avenir du pays», dira Me Ali Yahia Abdennour. A une question relative à la situation en Kabylie, tout en exigeant la libération de Abrika et ses compagnons, il n'hésitera pas à dire qu'elle est née d'un bras de fer engagé entre le Président de la République et certains cercles du pouvoir et qui a pris en otage les habitants de la région. Sur le registre de la situation sécuritaire que vit le pays, il dira que le peuple est otage, depuis 1991, d'une guerre entre le pouvoir et les groupes terroristes et que la solution du dossier des disparus exige des décisions politiques courageuses qui peuvent faire la lumière sur les exactions commises par certains éléments des corps des services de sécurité. Il dira que l'avenir du pays et que les orientations du pouvoir seront connues à l'occasion de la prochaine élection présidentielles. «Nous saurons alors si l'armée a vraiment décidé de se désengager des centres de décision ou si nous continuerons à subir un pouvoir bicéphale caractérisé par une vitrine et un véritable centre occulte qui détient le véritable pouvoir», a-t-il conclu.