La profession, libérale depuis plus de 10 ans, est à la recherche d'un cadre légal idéal pour son exercice. «Lorsque le citoyen n'arrive pas à jouir effectivement des droits que lui confère une décision de justice ou un jugement, cela équivaudrait à une catastrophe pour la justice». C'est en ces termes, que le ministre de la Justice et garde des Sceaux, M.Mohammed Charfi, a entamé sa rencontre, hier, au siège de son ministère avec le président de la Chambre nationale des huissiers de justice, M.Mohamed Chérif, et les présidents des cham-bres régionales du pays. Ces derniers, élus récemment pour représenter l'ensemble de la corporation dans ses rapports avec le ministère de la Justice, entendent travailler en commun avec les responsables de celui-ci pour donner un nouvel élan à cette profession libérale qui a maintenant un peu plus d'une décennie d'existence. Organisée dans le cadre du dialogue du secteur de la justice avec ses différents partenaires qui tirent de surcroît sa substance des recommandations de la commission nationale de réforme de la justice, cette rencontre a pour objectif d'adapter la profession d'huissier de justice en fonction des mutations politiques, économiques et sociologiques qu'a connues le pays ces dernières années. D'ailleurs, dans cette optique, et pour montrer toute l'importance qu'accorde la tutelle de la justice à cette profession, le ministère, en collaboration avec les représentants de cette profession, est sur le point d'élaborer un projet de loi modifiant et complétant la loi 03 / 91 organisant le métier d'huissier de justice, surtout que celui-ci a connu nombre d'insuffisances pour ne pas dire de dérives qu'il s'agit de corriger. Faits significatifs, lors de cette rencontre, le premier responsable de la justice a su sérier les préoccupations du secteur par rapport à cette profession en considérant dans son intervention qu'elle «a un lien direct avec le travail judiciaire et est un élément de la crédibilité du secteur pour les jugements et les décisions de justice qu'elle notifie et exécute». Il a d'ailleurs donné quelques chiffres sur ce corps de métier en estimant que le nombre des huissiers en Algérie est d'environ 880 alors les besoins du secteur sont, à l'heure actuelle, de l'ordre de 900 autres supplémentaires. En revanche, les représentants de ce corps de métiers présents à cette rencontre; notamment le président de la Chambre nationale des huissiers, M.Mohamed Chérif, par inexpérience ou par maladresse, et malgré les sollicitations des journalistes présents pour connaître le point de vue des huissiers de justice quant aux problèmes vécus par la profession, n'a pas cru bon de répondre aux questions des gens de la presse. Pourtant, les problèmes vécus par la corporation ne manquent pas. En effet au-delà des contraintes, obstacles ou difficultés que rencontrent les huissiers dans l'exercice de leur profession surtout quand il s'agit pour eux d'exécuter sur le terrain des jugements ou des décisions de justice, il y a aussi les questions inhérentes aux conditions d'exercice du métier; notamment celles relatives au niveau d'instruction et de formation des membres de la corporation et que le ministère de la Justice entend prendre en charge dans le futur texte de loi, en concertation avec les représentants des huissiers. En tout cas, par cette première rencontre du genre pour ce corps de métier, laquelle était fort attendue, les mandataires des huissiers entendaient transmettre au plus haut responsable de la justice et à ses collaborateurs directs les doléances et les interrogations de leur base quant à l'avenir de cette profession complémentaire et vitale à toute justice crédible équitable et impartiale.