Après leur forfait, les terroristes ont fui vers le Niger. Un groupe terroriste a attaqué, le 18 décembre dernier, une base de vie de la société (Evsm), chargée de la réalisation du tronçon autoroutier Tamanrasset-Aïn Guezzam, située à 120 km au nord de Aïn-Guezzam. Ce groupe, composé de 20 terroristes, portant tous des tenues afghanes, était armé de kalachnikov et d'une lance-roquettes RPG7. Les terroristes se déplaçaient à bord de deux véhicules de type 4x4, une Nissan et une Toyota à benne dotée d'un fusil mitrailleur FMPK. Cette attaque a eu lieu après que le groupe eut dressé un faux barrage au lieu dit Bir Ouatten, situé à 50 km au nord de Aïn-Guezzam. Le directeur du projet de construction et des techniciens l'accompagnant ont été pris en otage et conduits par force jusqu'à leur base vie, située à 60 km du lieu du faux barrage, où les 75 travailleurs qui y vivent ont été rassemblés et un document subversif leur a été distribué. Il s'agirait du n°6 d'un bulletin d'informations s'intitulant Sada El Kital (l'écho du combat), émanant du Gspc de la zone 2 de Hassan Hattab. Avant de quitter la base, les terroristes ont pris un important lot de matériel composé de quatre véhicules Toyota, une Nissan, un téléphone portable et plusieurs litres de mazout. Selon les informations, le groupe aurait fui vers le Niger après que les forces de sécurité eurent enclenché une vaste opération de ratissage. Il serait important, par ailleurs, de tenter d'identifier ces individus terroristes. La présence d'une littérature subversive distribuée par les assaillants et leur fuite en direction du Niger, montrent que ces terroristes appartiendraient au groupe du Gspc écumant les zones du Grand Sud algérien sous la férule de l'émir Mokhtar Belmokhtar. Seulement, il y a lieu de savoir, s'il n'y aurait pas présence de ressortissants étrangers parmi ce groupe terroriste, car, selon les mêmes informations, quelques éléments auraient déjà été identifiés comme étant natifs du Centre du pays. Mais, à partir d'une lecture sécuritaire prudente, il ne serait pas faux de croire les informations en notre possession qui semblent indiquer que la présence de fugitifs d'Al-Qaîda qui auraient réussi à infiltrer le territoire national grâce à l'assistance des terroristes de Belmokhtar n'est pas à écarter. En effet, dans notre récente édition, il a été fait état d'un groupe d'Afghans arabes, lourdement armé, ayant déjà pris la direction des parties nord de la zone 9 du Gspc, tentant de rejoindre pour le moment Djanet. Mais pour pouvoir faire jonction avec le groupe, auteur de l'attaque, son avancée un peu plus au Nord rend plausible une telle supposition. L'hypothèse de la présence d'Afghans arabes lors de l'embuscade tendue aux éléments de l'ANP, vendredi dernier, dans les monts des Aurès, est à prendre en compte sérieusement pour deux raisons. Primo, Imad Abd El Wahid, émissaire de Ben Laden, a été abattu justement à l'est du pays où active le groupe de Abderazzak El-Para, presque en constante relation avec la zone 9 de Belmokhtar, et ce, notamment pour son approvisionnement en armes et munitions (voir nos précédentes éditions). L'empreinte Al-Qaîda serait donc vérifiée. Secondo, l'absence d'une communication de la part des cellules installées récemment dans les différentes régions militaires, entreprise saluée à plus d'un titre, rend toutes «les élucubrations médiatiques et fantasmagoriques» possibles. C'est le prix qu'il faut payer...