Des dizaines de milliers de soldats américains et un impressionnant dispositif aérien, terrestre et naval sont en train d'être redéployés, en vue des prochaines représailles. Un contingent de 2200 marines a en effet quitté le sol américain, le 20 septembre dernier, ainsi qu'un renfort d'une centaine d'avions militaires, comprenant une cinquantaine de bombardiers B52 et B1, des avions ravitailleurs et des appareils de surveillance radar Awacs. Cela en plus des 175 avions de combat américains basés en Arabie Saoudite et au Koweït. A ces forces s'ajoutent les deux porte-avions qui font route vers l'océan Indien: Le Theodore Roosevelt, parti le 19 septembre dernier, avec 80 avions de combat, et Le Kitty Hawk qui a quitté le Japon, le 21 septembre, avec 5500 hommes et 75 avions. Aux côtés des Etats-Unis, la Grande-Bretagne mobilise, elle aussi, ses forces. Des journaux britanniques citent déjà la présence des commandos SAS (Special Air Service) et des membres du MI6 (les services de renseignement britanniques) dans le nord de l'Afghanistan. Des navires de surface (environ 24) et deux sous-marins ont traversé le canal de Suez. Un groupe de sept appareils Tornado de la RAF (Royal Air Force) a quitté, dimanche, la base de Marham (Norfolk Est) pour participer aux manoeuvres. En tout, quelque 23.000 soldats britanniques doivent y prendre part. A la Grande-Bretagne se joignent d'autres pays, tels que la Russie qui a offert, lundi, des corridors aériens pour une aide humanitaire, Israël et la Turquie, qui ont proposé d'ouvrir leurs espaces aériens aux avions militaires américains, la Grèce, le Kazakhstan, le Kirghizstan et l'Ukraine, la France avec sa légion étrangère et l'Allemagne avec des commandos KVK. Pour renforcer cet arsenal, l'opposition afghane mobilise 15.000 hommes, déjà en pleine guerre civile avec les taliban. Cependant, les Afghans menacent, eux aussi, de répliquer à toute attaque américaine avec «leurs 300.000 hommes prêts à mourir pour la cause de Dieu». Des sources sécuritaires signalent le départ de 35 Arabes en direction de l'Afghanistan, et le recrutement des combattants continue en Herzégovine, en Turquie et en Suisse, ont indiqué les mêmes sources. Parallèlement à cet état de guerre et au déploiement militaire, les arrestations et les interpellations se poursuivent. Deux hommes accusés de complicité avec les pirates kamikazes ont été mis en examen. Il s'agit de Herbert Villalobos, et un second Hispanique, dont l'identité n'a pas été révélée en sa qualité de témoin confidentiel. En France, quatre islamistes présumés ont été interpellés en région parisienne. Lundi dernier, le procureur général Ashcroft a déclaré qu'à ce jour, 352 personnes ont été arrêtées et interrogées dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 11 septembre. Il a ajouté que 392 autres personnes étaient toujours recherchées pour interrogatoire. Dans la mêlée, une source journalistique a fait état, hier, de l'attaque d'un responsable du FBI aux Philippines. L'officier, indique-t-on, a été obligé, sous la menace d'une arme, à remettre des «documents secrets» à des inconnus.