Là-bas, aux frontières du néant, le Pnda, le Fnrda et le Pdar disputent le terrain à une misère longtemps admise comme une fatalité. La dynamique enclenchée par la nouvelle conception du «développement rural» dans cette région du pays, est perceptible mais beaucoup reste à faire notamment sur le plan de la communication. A commencer d'abord, par la connotation que prend le mot «rural» devenu par la force des choses, synonyme de misère et de sous-développement. Ensuite par les réflexes de méfiance envers tout ce qui vient «d'en haut» induits par l'échec des différentes politiques, limitées à l'équipement, menées jusque-là. Aussi «la décentralisation au secours de la campagne» a été le maître mot qui ressort du périple effectué par le ministre délégué chargé du Développement rural, dans les wilayas de Tébessa, Khenchela et Oum El Bouaghi, la semaine passée. Cette décision, la décentralisation, rendue effective par le décret signé par le Président de la République, s'inscrit en droite ligne dans cette volonté d'instituer des mécanismes flexibles pour un investissement durable en milieu rural. A Tébessa, 6000 postes d'emploi ont été créés depuis le lancement du PNDA (Programme national de développement agricole), plus de 2662 exploitations agricoles ont été réalisées. Cependant le chômage, officiellement évalué à 30%, est loin d'être jugulé dans cette wilaya à vocation agropastorale. Les problèmes à Tébessa, ne manquent pas. Pourtant Theveste compte de nombreux sites touris-tiques: le temple de Minerve, une partie de l'aqueduc qui alimentait la ville, le pont romain, l'Arc de triomphe, appelé Arc de Caracalla, la ville romaine, l'Amphithéâtre et la Basilique qui est l'une des plus grandes en Afrique. Rome de César laissa de profondes traces matérialisées par ces remarquables vestiges, marquant plus de cinq siècles de présence romaine. Selon les historiens, Theveste était peuplée de plus de 200.000 habitants, ce qui semble confirmé par l'importance des ruines protégées par une muraille romaine dont subsiste quelques traces de nos jours. Sa position centrale au carrefour des grandes voies de communication lui avait permis d'être un important lieu de convergence des biens et des personnes, les mêmes historiens estiment qu'elle constituait la deuxième ville romaine après Carthage.