Ces algériens ont été maintenus sous contrôle judiciaire pour fraude à l'immigration. Cinq hommes arrêtés la semaine passée à Bournemouth, dans le sud de l'Angleterre, peu après la découverte d'un laboratoire de fabrication de ricine à Londres, ont été innocentés de tout lien avec cette affaire. C'est ce qu'a annoncé hier Scotland Yard dans un communiqué succinct. Les 5 hommes, remis en liberté, n'en ont pas moins été maintenus sous contrôle judiciaire, car ils sont toujours soupçonnés de...fraude en matière d'immigration. La femme, qui avait également été arrêtée à Bournemouth en même temps que ces 5 hommes, a, quant à elle, été maintenue en garde à vue. Elle n'en a pas moins été lavée de tous soupçons en matière de terrorisme. Elle est, à son tour, accusée de fraude présumée à l'immigration. Aucun produit chimique n'a été découvert au domicile des suspects, a précisé un porte-parole de la police. Les médias britanniques, pour leur part, aidés en cela par des «fuites policières bien orchestrées et bien orientées», avaient lié ces arrestations à l'enquête sur une tentative présumée d'attentat à la ricine, un poison mortel, après l'arrestation de sept hommes d'origine nord-africaine, dont plusieurs Algériens, au début du mois de janvier et la découverte de traces de ce dangereux produit chimique dans un appartement du nord de Londres. «Faire un lien entre ces arrestations et le projet présumé d'attaque à la ricine n'était qu'une spéculation», a indiqué hier un porte-parole de la police. Dans le cas de figure présent, il est permis de parler de bavures policières et judiciaires. Ce n'est pas la première du genre. L'affaire du bagagiste de Roissy en est une autre illustration. Une sorte de chasse à l'Arabe en général et à l'Algérien en particulier a été déclenchée tous azimuts dans de nombreux Etats occidentaux sans grands cas pour le droit national et international. L'enquête, de son côté, suit normalement son cours. La menace demeure entière même si de moins en moins de personnes y croient vraiment. En effet, 4 des 7 Nord-Africains interpellés début janvier et soupçonnés de préparer un attentat à la ricine, ont, pour leur part, été inculpés et convoqués vendredi devant un tribunal londonien.