Beaucoup s'y attendaient un peu depuis la récente mise sous la loupe de la fiscalité des entreprises étrangères : le président Bouteflika semble décidé à mettre de l'ordre dans le secteur de la téléphonie mobile, un secteur qui a connu un boum ces dernières années et qui ne cesse de susciter des convoitises. Ce secteur enregistre officiellement près de 27,6 millions d'abonnés au mobile et près de 3,2 millions au fixe. En recevant, hier, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication dans le cadre des rituelles auditions entamées depuis les premiers jours du Ramadhan, le président Bouteflika a affirmé, à propos de la téléphonie et autres moyens de communication, y compris l'Internet, que “l'effort en cours doit être maintenu et intensifié, tout comme il doit être l'objet d'un surcroît d'organisation et de régulation”. Autre orientation qui ne manquera pas de faire jaser : cette régulation doit s'accompagner du maintien du contrôle de l'Etat sur le secteur. “Le partenariat dans ce domaine doit avoir pour objectif un apport de savoir-faire et ne saurait aboutir à la perte du contrôle de l'Etat sur le secteur des télécommunications”, a précisé Bouteflika. Ce rappel confirme d'une certaine manière le changement de cap dans la sphère économique. On l'aura sans doute compris, Bouteflika fait allusion à l'ouverture du capital d'Algérie Télécom. Prévu dans un premier temps pour fin 2007 ou début 2008, comme l'avait affirmé l'ancien ministre Boudjemâa Haïchour, l'ouverture du capital de cet organisme public est renvoyé aux calendes grecques. Autre rappel à l'ordre, les opérateurs de téléphonie mobile :“L'Etat encourage l'apport des opérateurs dans le domaine de la téléphonie et des nouvelles technologies de la communication. Cependant, il entend veiller au respect par tous les intervenants, sans discrimination, de la législation et de la réglementation régissant le secteur des communications ainsi que des lois économiques du pays.” Bouteflika vise-t-il un opérateur en particulier ? Sans doute. Mais pas seulement, car on sait que certaines pratiques, comme certaines opérations réalisées récemment, n'agréent pas les autorités algériennes. Karim K.