Les épreuves du BEF sont annulées dans ces deux wilayas. Le conseil des ministres a décidé de reporter les épreuves du baccalauréat au début du mois de septembre à Alger et à Boumerdès, deux wilayas durement affectées par le séisme du 21 mai dernier. Selon le communiqué publié à l'issue du Conseil des ministres, cet ajournement est convenu en tenant compte “des conditions objectives et psychologiques” dans lesquelles se trouvent les candidats, et ce, afin de ne pas “compromettre leur avenir”. Le ministre de l'éducation nationale a déjà pris l'initiative d'annuler les examens de sixième et ceux du Brevet de l'enseignement fondamental (BEF) dans ces deux wilayas. Il a, par ailleurs, décidé de fermer les écoles, d'arrêter les cours et de renoncer à l'organisation des compositions du troisième trimestre. Exceptionnelles, ces mesures interviennent au moment où des milliers d'écoliers, de collégiens et de lycéens des zones sinistrées sont parqués sous des tentes. Profondément éprouvés par l'ampleur de la catastrophe, ils ont tous perdu leurs maisons et, pour certains, des membres de leurs familles, des amis et des voisins. De même que beaucoup d'entre eux n'ont plus d'école. Plus d'une centaine d'établissements scolaires sont, en effet, déclarés sinistrés. Ceux épargnés par la secousse sont transformés en centres d'accueil des familles sans toit. Postulants à l'épreuve suprême du bac, leurs jeunes occupants pourront-ils y préparer sereinement les épreuves ? La promiscuité dans les camps et leur proximité des quartiers dévastés sont autant de facteurs qui ne faciliteront guère les révisions. En décidant de reporter le bac à septembre, les pouvoirs publics auraient pu accompagner cette mesure d'ordre politique d'une série de facilitations, telle que la réquisition d'infrastructures permettant aux candidats de se mettre à l'abri du tumulte et de se consacrer entièrement à la préparation du bac. Les responsables de l'éducation sont également appelées à organiser des cours de soutien et de rattrapage. Dans l'histoire de l'Algérie, c'est la première fois que les épreuves du baccalauréat sont reportées à la rentrée scolaire. Sauf que ce report, décidé pour cause de catastrophe naturelle, est sélectif. Il ne concerne que deux wilayas. En 2000, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, avait initié une mesure tout aussi exceptionnelle, en autorisant l'organisation de deux sessions du baccalauréat à l'échelle nationale. Cette décision était motivée, alors, par un impératif exclusivement politique et répondait à l'une des revendications du mouvement citoyen de Kabylie. Dans la région qui était, cette année-là, en proie à une violente protesta, nombre d'élèves avaient déserté les établissements scolaires pour participer aux manifestations. Cette année, les lycéens de la capitale sont montés au créneau pour demander l'ajournement de l'examen du bac ou l'organisation de deux sessions. Pénalisés par une grève des enseignants, initiée par la Coordination des lycées d'Alger, les candidats ont opéré un véritable forcing sur le département de l'éducation. S. L.