Pour désamorcer la crise et rassurer les élèves, le ministre de l'éducation s'est engagé à prendre des mesures permettant aux recalés résidant dans les zones sinistrées, notamment les plus âgés, de prétendre à une seconde chance. Les épreuves du baccalauréat qui ont débuté, hier, ont un goût d'inachevé. Sur les quarante-huit wilayas du pays concernées par ce rendez-vous, deux sont exclues. Dans Alger et Boumerdès, durement frappées par le séisme du 21 mai dernier, les candidats ont un sursis jusqu'à septembre pour préparer l'examen. Le déroulement en deux temps de ces épreuves a ceci de particulier dans la mesure où c'est la première fois que le caractère national du baccalauréat est remis en cause. En décidant de reporter les épreuves à Alger et à Boumerdès, les pouvoirs publics ont invoqué le sinistre induit par le tremblement de terre. Dans le communiqué publié au terme du Conseil des ministres, tenu le 29 mai dernier, il était question de ne pas compromettre l'avenir des candidats. Cependant, au lieu d'apaiser les esprits, cette mesure exceptionnelle a provoqué une levée de boucliers dans les wilayas limitrophes du centre de l'épicentre. Se sentant lésés, les candidats de Tizi Ouzou, de Béjaïa, de Bouira, de Blida et de Tipasa ainsi que leurs parents et des organisations syndicales du secteur de l'éducation sont montés au créneau pour réclamer la généralisation du report. Les élèves ont même menacé de boycotter les épreuves. À Tizi Ouzou, ils ont occupé la rue, vendredi dernier, pour réitérer leur exigence. Cette revendication est malheureusement restée lettre morte. À J-1, Aboubaker Benbouzid a rompu son silence pour affirmer qu'à l'exception de la capitale et de Boumerdès, les épreuves se dérouleront dans les délais prévus. En se déplaçant, hier, à Blida pour donner le coup d'envoi des épreuves, le représentant de l'exécutif s'est fait l'écho d'une autre refus, celui relatif à son opposition à l'organisation d'une seconde session du bac. N'ayant pas réussi à arracher le report, les candidats de la Kabylie et de La Mitidja ont misé sur un probable examen de la seconde chance. Or, le niet des autorités semble sans appel. “Il ne faut pas qu'on s'invente à chaque fois une excuse pour exiger une seconde session. Nous sommes dans un pays organisé. Je sais qu'il y a des difficultés mais le pays doit fonctionner normalement”, a-t-il dit hier à Blida. En 2001, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait fait cette concession en décidant de l'organisation d'une seconde session à l'échelle nationale. Cette mesure d'apaisement était initiée au profit de la Kabylie alors secouée par une révolte sans précédent. Aujourd'hui, la situation est tout autre. Certes, la pression de la rue n'est pas aussi forte, il n'en demeure pas moins que la décision du report sélectif du bac est toujours au centre d'une grande polémique. Pour désamorcer la crise et rassurer les élèves, le ministre de l'éducation s'est engagé à prendre des mesures permettant aux recalés résidant dans les zones sinistrées, notamment les plus âgés, de prétendre à une seconde chance. Il a dans ce cadre promis de prolonger leur scolarité en les réintégrant dans des classes normales. S. L.