Les candidats des wilayas voisines, également ébranlées par le séisme du 21 mai dernier, sont exclus de cette décision d'ajournement. La colère gronde dans les wilayas limitrophes de l'épicentre du séisme. Pour cause, les autorités viennent de décider de reporter les épreuves du baccalauréat et du Brevet de l'enseignement fondamental (BEF) au mois de septembre, uniquement à Alger et à Boumerdès, alors que les candidats des wilayas voisines, également ébranlées par le séisme du 21 mai dernier, sont exclus de cette décision d'ajournement. Evoquant cette mesure prise par le Conseil des ministres jeudi dernier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, a affirmé qu'il s'agit là d'une décision administrative rendue nécessaire par l'incapacité physique des secteurs de l'éducation de Boumerdès et d'Alger d'abriter les épreuves de fin d'année. Le communiqué publié à l'issue du Conseil des ministres a quant à lui imputé ce report à l'état psychologique précaire des candidats des zones sinistrées et convenu ainsi de ne pas “compromettre leur avenir”. “Et nous ?!”, se sont aussitôt insurgés les élèves des autres wilayas rattrapées par la catastrophe, à l'instar de Tizi Ouzou, Blida, Bouira et Tipasa. Criant à l'injustice, ils se considèrent comme des laissés-pour-compte. Dans certaines wilayas comme Tizi Ouzou et Blida, les dégâts matériels, tels que mentionnés par Zerhouni, imposent véritablement le report. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, quatre localités sont officiellement déclarées sinistrées. À Blida, plusieurs établissements scolaires, 78 au total, sont endommagés. Pourtant, ni l'une ni l'autre ne sont concernées par le report. À Blida, la direction de l'éducation tente de pallier le déficit en centres d'examen engendré par le séisme en réquisitionnant d'autres plus solides. Or, ces derniers peuvent s'avérer éloignés des domiciles des candidats. En raison du délabrement du centre d'examen situé à Meftah par exemple, les candidats de cette localité seront contraints à aller passer leurs examens ailleurs. Bien évidemment, les élèves et leurs parents sont mécontents. Ils viennent de saisir l'inspection académique pour demander l'ajournement des épreuves. À Tizi Ouzou, la Fédération des parents d'élèves est également montée au créneau pour les mêmes raisons. Elle est relayée par le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE) et le Syndicat algérien des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF) qui exigent carrément l'organisation d'une seconde session à l'échelle nationale. Les autorités seront-elles à l'écoute de ces doléances ? En tout cas, de leur côté, les candidats comptent tout entreprendre afin d'obtenir gain de cause. À Bouira, ils jouent leur va-tout et menacent de boycotter les épreuves nationales prévues dans quelques jours. Pour l'ensemble des candidats, bien plus que les dégâts matériels, le profond traumatisme induit par le séisme et ses violentes répliques justifie amplement le report du bac et du BEF. S. L.