Entre les partisans de la tenue du 5e Congrès mondial amazigh en Kabylie et les défenseurs de sa tenue au Maroc, les tiraillements ne cessent de s'intensifier et la déchirure de s'aggraver ces deux dernières semaines. Dans la déclaration du président de cette ONG, Belkacem Lounès, à travers laquelle il s'est ouvertement attaqué aux partisans de la tenue du congrès en Kabylie conduit par Rachid Raha, qualifiant leur démarche de “campagne de désinformation mise en œuvre par un petit groupe de personnes qui n'a aucune légitimité à s'exprimer ni à agir au nom du CMA”. Dans sa déclaration, Belkacem Lounès et ses compagnons ont expliqué que “ce groupe est constitué par un seul membre du bureau sur 10 et 3 membres du conseil fédéral sur 39 et n'a reçu aucun mandat des instances du CMA. Le prétendu comité préparatoire créé par ce groupe n'est pas prévu par les statuts du CMA, et n'a donc aucune existence légale”. Tout en déclarant que le congrès aura lieu du 31 octobre au 2 novembre 2008 à Meknès au Maroc. Belkacem Lounès est revenu sur les raisons qui ont motivé son opposition à la tenue du congrès en Kabylie. “Les membres du conseil fédéral algérien ont tout mis en œuvre pour organiser le congrès en Kabylie conformément au vœu de l'assemblée de Nador en 2005, mais ils se sont heurtés à l'interdiction du congrès par les autorités algériennes. Et une action a été intentée en justice contre la wilaya de Tizi Ouzou, mais sans résultat”, est-il écrit dans la déclaration. Mais voilà, hier encore, les partisans d'un congrès en Kabylie reviennent à la charge pour démentir l'information selon laquelle la tenue du congrès en Kabylie a été interdite par les autorités algériennes. “Jusqu'à présent, aucune réponse officielle d'interdiction ne nous a été signifiée par les autorités compétentes. Mais Belkacem Lounès veut provoquer cette interdiction par des agissements machiavéliques qui ne servent que des desseins inavoués en intentant une action en justice sans informer le comité préparatoire ni l'association qui a introduit la demande d'autorisation”, est-il écrit dans leur déclaration qui rappelle également, au sujet de la légitimité du comité préparatoire, que “déjà il n'y avait pas un seul membre du bureau mondial puisqu'ils étaient présents aussi à la conférence de presse du secrétaire général, Moussafri Zahir, et l'adjoint à la trésorerie, Saïd Zamouche. Quant au comité préparatoire, il a été installé par le conseil fédéral que Lounès Belkacem lui-même a présidé le 23 février à Meknès, au cours duquel il a été décidé d'organiser ce congrès en Kabylie”. Vraisemblablement, la tenue de deux congrès de la même organisation, en Algérie et au Maroc en même temps, se dessine plus nettement à l'horizon. Samir LESLOUS