Le Premier ministre du gouvernement de transition Ehud Olmert est favorable à des retraits territoriaux en Cisjordanie et à Jérusalem-est, selon un entretien publié lundi par le Yediot Aharonot. “Nous devons arriver à un accord avec les Palestiniens, ce qui signifie qu'il faudra se retirer de presque tous les territoires (occupés), si ce n'est de tous les territoires”, a-t-il affirmé au quotidien, le plus fort tirage d'Israël. “Nous conserverons un pourcentage de ces territoires, mais nous devrons concéder aux Palestiniens un pourcentage similaire, car sans cela, il n'y aura pas de paix”, a-t-il ajouté. À la question : “Y compris à Jérusalem?”, Olmert a répondu : “Y compris à Jérusalem". “Celui qui veut la sécurité à Jérusalem et, notamment, qui ne veut pas que des tracteurs ou des bulldozers lui broient les jambes, comme cela est arrivé à l'un de mes meilleurs amis (...), doit renoncer à des parties de Jérusalem”, a ajouté le Premier ministre en référence à deux récentes attaques dans la ville. Les 2 et 22 juillet, deux Palestiniens de Jérusalem-est avaient lancé des engins de travaux publics dans la foule, faisant plusieurs morts et blessés. Le Premier ministre a précisé qu'il fallait trouver “des solutions particulières (...) pour le mont du Temple (ou esplanade des Mosquées), les Lieux saints et historiques”, qui se trouvent notamment à l'intérieur de la Vieille ville de Jérusalem. “Celui qui voudra maintenir la souveraineté israélienne sur l'ensemble de la ville devra intégrer 270 000 Arabes. Cela ne marchera pas”, a encore souligné M. Olmert. Le Premier ministre s'est également prononcé pour un retrait du plateau du Golan, condition indispensable, selon lui, à un accord de paix avec la Syrie, mais qui nécessite aussi un effort de Damas. “Je ne propose pas de faire la paix avec la Syrie uniquement en renonçant au Golan”, a-t-il dit. “Les Syriens savent parfaitement ce à quoi ils doivent renoncer pour obtenir le Golan. Ils devront renoncer à leur relation actuelle avec l'Iran, ils devront renoncer à leur relation avec le Hezbollah, ils devront renoncer au soutien permanent qu'ils donnent au terrorisme du Hamas, d'Al-Qaïda, et au ‘jihad' en Irak”, a précisé le Premier ministre. Dans le cas d'un accord avec les Palestiniens comme avec les Syriens, Olmert a ajouté : “Nous avons une occasion limitée dans le temps (...) de franchir une étape historique.” Ehud Olmert, soupçonné de corruption, a présenté sa démission le 21 septembre. Il est désormais à la tête d'un gouvernement de transition. R. I./Agences