Israël a affirmé que le président américain George Bush et le Premier ministre israélien Ehud Olmert étaient convenus de boycotter le gouvernement d'union palestinien, qui doit être formé à la suite d'un accord entre le Hamas et le Fatah, tant qu'il ne répondrait pas aux exigences de la communauté internationale. Mais la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, arrivée à Jérusalem après une visite surprise à Bagdad, a déclaré à des journalistes qu'aucune décision n'avait encore été prise sur l'attitude à adopter envers le gouvernement d'union. "Nous attendrons la formation du gouvernement avant de prendre toute décision à son sujet", a déclaré depuis Washington le porte-parole de la Maison Blanche, Alex Conant. Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que l'accord de partage du pouvoir entre le Fatah et le Hamas était "le meilleur que l'on puisse obtenir". Rice doit réunir lundi à Jérusalem Mahmoud Abbas et Ehud Olmert pour tenter de relancer les discussions de paix. Mais les Israéliens ont affirmé que le sommet tri-partite porterait plutôt sur l'accord de coalition conclu entre le Hamas et le Fatah d'Abbas. Un responsable du cabinet d'Olmert a dit à Reuters que Bush et Olmert étaient parvenus vendredi lors d'une conversation téléphonique à un accord sur l'adoption d'une position commune envers le gouvernement palestinien. "Nous ne reconnaîtrons pas un gouvernement d'union qui n'accepterait pas explicitement les conditions. Il s'agit d'une position commune américano-israélienne", a déclaré le responsable confirmant des informations diffusées par la télévision. Lors de la conclusion de l'accord de coalition de La Mecque, le Hamas ne s'est pas explicitement engagé à reconnaître Israël, à renoncer à la violence ou à accepter les accords de paix intérimaires, ainsi que le réclament Israël et les médiateurs du "Quartet" pour la paix au Proche-Orient. "Cet accord est le meilleur que nous puissions obtenir. Nous ne pouvons le changer. C'est à prendre ou à laisser", a déclaré un responsable palestinien, résumant le message adressé par Abbas au secrétaire d'Etat adjoint américain David Welch lors de discussions préparatoires tenues samedi à Ramallah, en Cisjordanie. Rice a déclaré qu'en dépit des problèmes portant sur le gouvernement d'union, il était temps que les deux parties se rencontrent. "Si l'on doit attendre le moment parfait pour venir au Proche-Orient, on ne prendra jamais l'avion", a dit la secrétaire d'Etat américaine à la presse lors d'une rencontre avec la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni. Cette dernière a déclaré que l'accord palestinien de coalition ne satisfaisait pas aux exigences de la communauté internationale. Rice aura dimanche des entretiens séparés avec Abbas et Olmert avant leur réunion à trois, lundi. Nabil Abou Rdainah, porte-parole d'Abbas, a dit que les Palestiniens espéraient convaincre les Etats-Unis de ce qu'"il s'agit du seul accord possible" et qu'"il faut donner sa chance au gouvernement". Saëb Erekat, collaborateur d'Abbas, a dit que les Palestiniens espéraient que la réunion de lundi "ouvrirait une voie apaisée, ainsi que l'a demandé le président Abbas, pour explorer les moyens d'atteindre notre objectif de création d'un Etat palestinien". Au début de la réunion hebdomadaire de son gouvernement, M. Olmert a expliqué qu'il avait eu un entretien téléphonique vendredi avec le président américain George W. Bush sur l'accord de partage de pouvoir, conclu entre les modérés du Fatah (parti du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas) et le Mouvement de la résistance islamique (du Premier ministre Ismaïl Haniyeh) qui, selon lui, ne respecte pas les conditions du Quartette (ONU, UE, Etats-Unis et Russie). "Un gouvernement palestinien qui n'acceptera pas les conditions du Quartette ne recevra ni reconnaissance, ni coopération", a affirmé M. Olmert. "Les positions américaines et israéliennes sont totalement identiques sur ce sujet".