Le Chef du gouvernement a lancé une pique aux partisans de la mise en place d'un Fonds de souveraineté et réaffirmé que les 43 milliards de dollars US placés par l'Algérie sont en sécurité. Le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, ne croit pas, dans l'absolu, que l'Algérie est à l'abri des affres qu'induit la crise financière mondiale et qui secoue actuellement le marché boursier et les institutions financières tant en Amérique qu'en Europe. Et tant que le prix du baril du pétrole est momentanément stable et avoisine le seuil des 90 dollars, M. Ouyahia affiche un optimisme mesuré par rapport à ce qui se passe sous d'autres cieux. Hier, lors d'un point de presse animé au Centre international de presse (CIP) à Alger, le Premier ministre a répondu à ceux qui, il y a quelque temps, reprochaient à l'Algérie la non-institution d'un Fonds de souveraineté. “Ces gens-là doivent savoir, l'opinion publique aussi, que l'argent de l'Algérie est en sécurité totale. Nous devons tous savoir que les 43 milliards US de dollars sont placés en lieu sûr ! Cette pagaille a fini par dissuader ceux qui soutenaient, il y a quelque temps, l'idée d'un Fonds de souveraineté”, a affirmé le chef de l'Exécutif. Celui-ci, qui estime que l'économie algérienne est en retard et se base essentiellement sur les recettes à cause de ses exportations et qu'elle enregistre des avances appréciables, aborde cette crise sous un autre angle que celui développé, lundi, par le ministre des Finances, Karim Djoudi, devant les députés à l'Assemblée populaire nationale (APN). En effet, et selon M. Ouyahia, la récession durable à raison de 60 dollars US le baril de pétrole ne pourrait être ressentie par l'Algérie et l'ensemble de ses institutions que dans 5 à 6 ans. Plus rassurant, le Chef du gouvernement ira jusqu'à supposer que cette régression de l'économie mondiale, loin d'atteindre la crise économique de 1929, ne se fera ressentir en Algérie que si le baril du pétrole chute à 10 dollars US, et ce sur une échéance continue de deux ans. “La machine continuera à tourner malgré les incidences de cette récession par ailleurs à redouter. Et tant que les recettes externes dominent, la machine économique nationale est à l'abri de cette récession. Car, en fait, nous exportons tout en dollar sans pour autant intégrer la Bourse mondiale. Mais si le baril de pétrole poursuit son cours actuel sur les Bourses, nous pouvons alors dire que l'Algérie est à l'abri sur 10 ans”, a encore développé M. Ouyahia qui met en avant le profil de notre pays, un pays émergent par excellence. Cela va sans dire que le conférencier n'a pas caché que l'Algérie devra garder un œil vigilant sur les développements que pourrait connaître, dans les mois à venir, l'économie mondiale, par ailleurs vulnérable et fragilisée l'espace d'une crise qui continue à ruiner le marché financier mondial. Et si M. Ouyahia n'a pas tout dit sur ce sujet, il est évident que le débat enclenché sur les conséquences de la crise financière internationale sur le pays n'a pas encore abouti à cerner tous les aspects de cette récession qui empoisonne l'environnement des affaires dans le monde FARID BELGACEM