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Le monde après la guerre en Irak
SOMMET DU G8
Publié dans L'Expression le 02 - 06 - 2003

Un rien crispés, les grands de ce monde se sont retrouvés à Evian pour un sommet qui se veut de la réconciliation.
Par un curieux hasard du calendrier, c'est la France, le pays le plus engagé - avec l'Allemagne - contre la guerre en Irak, qui accueille, depuis hier, à Evian - ville balnéaire française sur le lac Leman - et jusqu'à demain, le sommet des pays les plus riches du monde. Aussi, sous divers aspects, ce sommet du G8 (USA, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Japon, Italie, Canada et Russie) que d'aucuns ont, d'ores et déjà, placé sous le signe de la réconciliation, n'en reste pas moins lourd de rancunes mal assouvies. Il est, en effet, assez singulier le fait de parler de réconciliation quand le monde attendait de ces grandes puissances un engagement autrement décisif dans la résolution des problèmes qui se posent à la communauté internationale. La crispation, qui a marqué la poignée de main entre les présidents français, Jacques Chirac, hôte du sommet, et américain, George W.Bush, est assez significative des fissures induites par une guerre dont les tenants et aboutissants demeurent, jusqu'à ce jour, obscurs, d'autant plus qu'il devient de plus en plus évident que les armes de destruction massive irakiennes n'ont, de fait, été qu'un leurre, commode, pour imposer à la communauté internationale une guerre que rien ne justifiait. De fait, le secrétaire adjoint à la Défense américain, Paul Wolfowitz, un des partisans les plus déterminés de la guerre contre l'Irak, vient d'avouer benoîtement que «la question des armes de destruction massive en Irak avait été mise en avant pour des raisons politiques, dans le seul but d'aplanir des divergences internes d'appréciation» au sein de l'Administration Bush. Autrement dit, le responsable américain reconnaît, après coup, que toutes leurs gesticulations sur les armes irakiennes étaient du bluff et que, en fait, rien ne justifiait la guerre contre l'Irak, d'autant plus que, plusieurs semaines après l'occupation du pays par les soldats de la coalition, aucune trace d'ADM (Armes de destruction massive) n'a encore été trouvée. Donc, les grands vont tenter, à Evian, de recoller les morceaux, tentative commencée en début de semaine à Saint-Pétersbourg, à l'occasion du tricentenaire de l'ancienne capitale du tsar Pierre le Grand. Certes, Bush, grand seigneur et vainqueur incontestable, a arrondi les angles, affirmant dans ses déclarations depuis son arrivée en Europe, que «le sommet d'Evian ne sera pas un sommet de la confrontation», soulignant: «Ce n'est pas le moment d'encourager les divisions dans une grande alliance.» Toutefois, l'amertume et la déception des Américains, après le lâchage de leurs alliés de la «vieille Europe», demeurent grandes même si George W.Bush affirme souhaiter «une alliance solide» avec l'Europe. Mais il ne fait pas de doute pour les analystes et les observateurs que cette alliance se fera aux conditions des Etats-Unis. Renvoyant la balle, le président français, Jacques Chirac, tout en disant sa satisfaction de rencontrer le président américain, indique qu'ils auront «à évoquer bien des problèmes de la façon la plus positive».
Outre les questions liées au développement durable, à la dette (énorme) des pays émergents, aux pandémies comme le sida, le G8 se penchera également sur des dossiers qui interpellent la communauté internationale, comme le plus ancien d'entre eux, le conflit proche-oriental, le terrorisme international, l'Irak et son devenir, de même, sans doute, le rôle qu'aura à y assumer l'ONU. Quoique le G8 aborde le dossier israélo-palestinien, il est patent que cela se fera de façon informelle, les Etats-Unis se réservant l'opportunité de conduire à leur rythme un processus de paix depuis longtemps engagé dans une impasse. La feuille de route, initiée à l'origine par les Européens, est, aujourd'hui, de fait, sous la tutelle de Washington qui entend mener à son idée un processus d'autant plus difficile qu'Israël exclut la participation active des autres membres du Quartette, responsable du document approuvé par le Conseil de sécurité. Il faut cependant relever qu'en acceptant l'idée d'un Etat palestinien - point fondamental de la «feuille de route» - le président Bush avait mis le chef du gouvernement israélien, Ariel Sharon, au pied du mur. C'est à Israël aujourd'hui de montrer qu'il est prêt à la paix. Reste toutefois à voir jusqu'où le président américain est, lui, prêt à aller dans ses pressions sur l'Etat hébreu. Le second point important de ce sommet demeure certes l'Irak et la manière avec laquelle les pro et antiguerre d'hier vont en parler. Prenant les devants, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, avait déclaré à la presse que le sommet du G8 «sera une occasion de dépasser les dissensions sur l'Irak et de regarder vers l'avenir», indiquant: «Il y a d'énormes dissensions sur l'Irak et nous sommes encore aux prises avec leurs conséquences même si nous cherchons à aller de l'avant, par exemple avec le vote unanime de la résolution 1483» sur la levée des sanctions contre l'Irak. Et ces dissensions risquent de perdurer face aux divergences qui opposent Américains et Européens (notamment les «quatre» France, Allemagne, Belgique et Luxembourg) sur le rôle de l'OTAN et son éventuelle association à la sécurisation de l'Irak. L'autre dossier récurrent demeure le terrorisme international et la manière de le combattre sans pour autant tomber dans l'amalgame et les généralités. En effet, la communauté internationale semble peu désireuse de définir, une bonne fois pour toutes, ce qu'est le terrorisme, lorsque celle-ci y englobe aussi la résistance légitime des peuples sous le joug de l'occupation, comme c'est le cas des Palestiniens trop facilement taxés de terroristes par Israël et les Etats-Unis.
Le sommet du G8, premier grand rendez-vous des grandes puissances depuis la guerre en Irak, dessinera, à n'en pas douter, les contours des relations futures entre l'empire américain et le reste de la communauté internationale qui, après un combat d'arrière-garde, a dû admettre le fait accompli américain, par Irak interposé.


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