Est-ce normal d'avoir la même pension que les gens qui ont pris leur retraite après 32 ans de service et ceux qui ont préféré continuer jusqu'à 38 ans de service ? “Nous voulons que nos retraites soient augmentées le plus tôt possible afin de pouvoir faire face aux besoins de nos familles. Nous avons des enfants scolarisés et d'autres au chômage. Une pension de 16 000 ou de 17 000 DA ne peut nous faire vivre et ne nous permettra jamais d'améliorer notre pouvoir d'achat.” C'est ce que nous a déclaré un retraité de la Fonction publique. Et d'ajouter : “L'ex-chef de gouvernement, M. Belkhadem, a déclaré en 2007, à l'occasion de la conférence des cadres du FLN, qu'il y aura une augmentation des retraites, mais rien n'a été fait jusqu'à aujourd'hui. Des propositions ont été également faites à ce propos à l'occasion de la tenue du congrès de l'UGTA le 31 mars 2008, et nous attendons toujours l'application de toutes les mesures et propositions prises par les pouvoirs publics. Il est vrai que ces mesures sont importantes, mais il faut les appliquer le plus tôt possible. Prévues pour la rentrée sociale et scolaire, nous ne voyons rien venir.” “Il y a eu l'application de l'exonération de l'IRG pour toutes les pensions de retraite de moins de 20 000 DA et l'augmentation de la majoration pour conjoint à charge de 1 000 à 1 250 DA pour les titulaires de pensions services à compter de janvier 2000, mais cela n'est pas suffisant”, explique-t-il. Pour ce retraité de la Fonction publique, il est plus que nécessaire “d'augmenter nos retraites et de revoir le nombre d'années de travail. Est-ce normal d'avoir la même pension que les gens qui ont pris leur retraite après 32 ans de service et ceux qui ont préféré continuer jusqu'à 38 ans de service ? Je pense qu'il est grand temps de penser à nous les retraités de la F onction publique qui sommes les oubliés de l'Etat. Les discours politiques sont alléchants mais la réalité est amère. Il faut nous informer sur la date exacte de l'application de ces mesures qui tardent à venir.” À notre question concernant l'intervention de la Fédération nationale des travailleurs retraités et celle du ministère du Travail, notre interlocuteur dit : “Nous ne croyons plus aux fausses promesses. Nous voulons juste que les pouvoirs publics appliquent les mesures décidées par le président de la République.” Nous avons essayé de prendre attache avec la direction de la communication du ministère du Travail mais “le responsable est en mission avec le ministre”, nous a déclaré la secrétaire qui nous a remis le communiqué de la conférence de presse organisée le 1er septembre 2008 où il est mentionné que “suite aux instructions données par le président de la République lors du Conseil des ministres, le 31 août 2008, une décision ministérielle vient d'être signée portant sur la révision des pensions de retraite à hauteur de 5%, et ce à partir du 1er mai 2009. Le nombre des bénéficiaires de cette mesure est de 1 785 413. Il s'agit également de l'exonération de l'IRG pour toutes les pensions de retraite de moins de 20 000 DA, dont le nombre des bénéficiaires est de 256 518, et de l'augmentation de la majoration pour conjoint à charge de 1 000 DA à 1 250 DA, et ce à partir du 1er janvier 2008 dont le nombre des bénéficiaires est de 400 000”. Parmi les mesures prises également par le gouvernement, “la prise de la décision de verser les pensions non perçues par les retraités, et ce pour cause de la décision de la révision des salaires pour les années 2006/2007 dont le nombre est de 152 118 retraités. Il restera la régularisation de 324 000 autres retraités”. Selon toujours le communiqué du ministère du Travail, “pour 2008, l'Etat s'engage à donner une première tranche estimée à 3 milliards de DA et restera 2,5 milliards de DA à régler”, sans donner de dates précises pour cette mesure. Il est souligné aussi que “le minimum des pensions est porté à 12 000 DA et le nombre des bénéficiaires est de 256 000 selon l'augmentation moyenne individuelle estimée à 680 DA par mois. À cet effet, des instructions ont été données au directeur général de la Caisse des retraites pour appliquer ces décisions à partir de la première semaine du mois de septembre”, conclut le communiqué. Quant à la Fédération nationale des travailleurs retraités que nous avons essayé de joindre, en vain, nous avons néanmoins pu obtenir une copie de la déclaration du secrétariat fédéral qui souligne “l'importance considérable des mesures décidées par le président de la République en Conseil des ministres le 30 août 2008 au bénéfice des retraités titulaires de pensions ou d'allocutions de retraite modestes et qui prendront effet à partir du 1er janvier 2009. Ces mesures portent sur la protection et l'amélioration du pouvoir d'achat des retraités à travers une augmentation de 5% de l'aide publique aux pensions directes et pensions principales de révision inférieures à 11 000 DA, une aide publique de 5% aux pensions directes de retraite et pensions inférieures à 11 000 DA au profit des retraités non salariés qui n'ont pas été concernés par les mesures prises en juillet 2006, l'instauration grâce à une aide publique d'un minimum pour toute allocation directe et allocation principale de réversion des retraités salariés et non salariés (Casnos)”. Ces mesures de solidarité, “comme celles ayant trait à l'ICPRI et l'ICAR au profit des pensions de retraite et d'invalidité, décidées en 2006 par le président et portant le niveau minimum des pensions a 10 000 DA”, sont considérées par la fédération “d'une importance considérable et portent directement sur la protection et l'amélioration du pouvoir d'achat pour plus de 1 050 000 titulaires de pensions de retraite, et ces deux mesures en 2006 et 2008 viennent s'ajouter à l'exonération de l'IRG en 2008. Le secrétaire fédéral a aussi apprécié les décisions prises le 31 août 2008 par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, et se réjouit et se félicite de ces mesures qui répondent aux valeurs de solidarité et de justice sociale”, conclut le communiqué. F. Aouzelleg