L'actuel locataire de la Maison blanche réussira-t-il à instaurer la paix entre Palestiniens et Israéliens ? Toutes les tentatives américaines, notamment celles de Jimmy Carter, George Bush senior et Bill Clinton n'ont pas été couronnées de succès. “Je ferai tout mon possible pour aider les parties concernées à arriver à un accord et pour veiller à ce que cet accord soit appliqué” , a affirmé George W. Bush, samedi, lors d'un discours à Cracovie (Pologne). Les échecs de certains de ses prédécesseurs au poste, lui ont apparemment servi de leçons. Le président US a pris tout son temps et s'est entouré d'un maximum d'atouts avant de s'engager dans l'opération d'instauration de la paix au Proche -Orient. “Je me souviens de ce qui est arrivé à Camp David pendant le mandat de mon prédécesseur et c'est une bonne leçon”, a souligné Bush lors d'une discussion avec un journaliste du Washington Post avant son départ pour l'Europe et le Moyen-Orient. Il estime que le départ du pouvoir de Saddam Hussein “peut créer un nouvel environnement pour la paix au Proche -Orient,et faire progresser dans la voie de la création d'un Etat palestinien véritablement démocratique”. Selon lui, l'environnement est maintenant différent, surtout depuis la nomination de Mahmoud Abbas au poste de Premier ministre palestinien, et la mise à l'écart de Yasser Arafat. Bush a jeté aux oubliettes les accords d'Oslo et se base uniquement sur la “feuille de route”, dont l'élaboration est officiellement attribuée au quartette (ONU, UE, Etats-Unis et Russie), mais Washington dirige de facto le processus de paix. Le locataire du bureau ovale se considère comme “le premier président américain à dire que je soutiens deux Etats (palestinien et israélien) vivant côte à côte en paix et que je l'ai fait devant les Nations Unies. J'ai toujours la vision que c'est possible”. Dans son entreprise, il compte mettre devant “leurs responsabilités les dirigeants arabes pour combattre le terrorisme et empêcher les tueurs de stopper le processus de paix”. “Je veux leur dire directement que j'entends bien qu'ils soient partenaires dans ce processus” insiste George Bush. Il le fera probablement demain lors du sommet de Charm El Cheikh, auquel il a “convié” le prince héritier saoudien Abdallah, le président égyptien Hosni Moubarak, le Roi Abdallah II de Jordanie, l'Emir de Bahreïn et le Roi du Maroc. Ce dernier ne prendra cependant pas part au rendez-vous en raison semble-t-il d'un “calendrier chargé”. Il déléguera un représentant probablement son frère, le prince Rachid. Bush, fait du nouveau Premier ministre palestinien, Abou Mazen, le pilier de sa politique, en le propulsant au devant de la scène internationale. Ce dernier, qui ne veut pas se substituer au leader de la cause palestinienne, éclipse Yasser Arafat sans le vouloir. Mahmoud Abbas assume, néanmoins cette charge élégamment, en prenant le soin de ne pas froisser ou humilier, comme le souhaitent tous les Palestiniens, car à leurs yeux, Arafat demeure un symbole de leur lutte. Mieux, le chef du gouvernement palestinien défend le chef de l'OLP et demande la levée du blocus que lui impose Israël depuis deux ans. Ceci dit, George Bush ne reculera devant rien pour presser Abou Mazen à faire beaucoup de concessions pour parvenir à son objectif, consistant en la conclusion d'un accord historique entre Palestiniens et Israéliens. Reste à savoir si Mahmoud Abbas abdiquera devant la pression américaine, qui pourrait lui être fatale parce que les Palestiniens peuvent le désigner par la suite comme celui qui a fait des concessions aux Etats-Unis et à Israël. Il faut reconnaître que la position d'Abou Mazen est vraiment inconfortable. K. ABDELKAMEL Vers l'annonce d'un cessez-le-feu général ll Israéliens et Palestiniens devraient annoncer mercredi dernier lors du sommet tripartite d'Aqaba (Jordanie) "un cessez-le-feu général pour une durée initiale de trois semaines", a rapporté, hier, le quotidien israélien Maariv. “La grande annonce qui sortira de ce sommet devrait être celle d'un cessez-le-feu général entre Israël et les Palestiniens qui se poursuivra dans un premier temps environ trois semaines”, écrit Maariv. Au terme des trois semaines, Israël exigera des Palestiniens d'empêcher les attentats anti-israéliens également au moyen d'arrestations (des radicaux palestiniens) par les forces de sécurité palestiniennes, poursuit le journal.