Ce qui a été envisagé, il y a quelques mois, par le directeur général de la Sûreté nationale, M. Ali Tounsi, comme décision pour parer notamment au recrutement des jeunes kamikazes et à la propagation de la délinquance dans les quartiers insalubres, est en phase de concrétisation. Une quinzaine de commissariats de proximité seront en effet incessamment inaugurés dans la capitale, la plupart dans les bidonvilles, a annoncé M. le DGSN en marge de la cérémonie de sortie de la 10e promotion de 490 femmes agents d'ordre public organisée jeudi à l'école d'Aïn Benian. Cette mesure a été retenue en attendant que l'Etat “reloge les habitants”, précise-t-il. Les bidonvilles, fiefs propices à toutes sortes de déviations et dérives, constituent un véritable casse-tête chinois pour les services de sécurité qui, croit-on savoir, n'ont pas cessé depuis le premier acte kamikaze de demander aux politiques une prise en charge rapide et sérieuse de ce problème. 40 000 bidonvilles ceinturent, en effet, Alger, représentant 8% de l'ensemble des habitations de la capitale. La DGSN a entamé ce travail de prévention par une tentative de sécurisation de “quartiers sensibles” en installant huit sûretés urbaines de proximité au niveau des daïras de Baraki, d'El-Harrach et de Bir-Mourad-Raïs. M. Ali Tounsi a tenu à souligner que “la politique de la police algérienne vise à élargir le champ de la couverture sécuritaire sur tout le territoire national par le renforcement de la police dotée de structures et de moyens adéquats”, précisant que 70% de sûretés de daïra ont été mises en place dans ce cadre, “grâce aux efforts fournis ces deux dernières années dans la construction, la formation et le recrutement”. Selon le DG de la police, le programme de la couverture sécuritaire axé sur la “protection des biens et des personnes fonctionne bien”. Il souligne que cette sortie de promotion de femmes AOP viendra renforcer “les efforts consentis pour le développement, la promotion et le renforcement des effectifs de la police algérienne dans le cadre du programme mis au point par le gouvernement portant sur la politique de couverture totale et globale en matière de sécurité”. Il annonce, par ailleurs, qu'il envisage de recruter 80 femmes dans les unités d'intervention de police, y compris dans le domaine de rétablissement de l'ordre, tout en indiquant que le pays occupe la première place dans le monde arabe en matière de pourcentage d'intégration de la gent féminine dans les rangs de la police. Près de 700 femmes entre officiers et agents d'ordre public exercent actuellement dans la police, soit 6% des effectifs, affirme M. Daho Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales, estimant que “l'intégration de la femme algérienne dans le corps de la police répond à une politique initiée plusieurs années, mettant en exergue le rôle majeur de cette frange, notamment en matière de politique de proximité”. Nissa H.