En décidant d'un bac régional (sic !) au bénéfice des candidats des wilayas d'Alger et de Boumerdès, le MEN risque de se retrouver face à une levée de boucliers sans précédent. Rappel utile : quelques semaines avant le mercredi noir (21 mai 2003), les candidats d'Alger criaient leur colère. Les grèves perlées de leurs professeurs leur ont causé un lourd retard, matériellement irrattrapable. La tutelle venait — ne l'oublions pas — de maintenir la date du 7 juin. Entre-temps, il y a eu le 21 mai. Finalement, ni la tutelle — entêtée dans son approche administrative — ni leurs parents — ils avaient acquiescé et approuvé le maintien —, ne les ont sauvés du naufrage annoncé (le maintien du 7 juin). Il a fallu que le malheur surgisse, ce 21 mai. Le comble ! sans le séisme, les candidats d'Alger auraient été pénalisés. Ce ne sont pas les mesures prises — CD, polycopies — qui les auraient aidés à assimiler les dernières leçons du programme, les plus difficiles. Au moment où les bénéficiaires de ce bac régional poussaient un “ouf” de soulagement, des candidats d'autres wilayas durement touchées par le séisme (Blida, Bouira, Tizi Ouzou) montent au créneau. Ils jugent ce report sélectif discriminatoire au vu des traumatismes qu'ils endurent depuis le tremblement de terre. À vouloir tordre le cou au principe d'équité qui régit toute évaluation scolaire de dimension nationale, les autorités se retrouvent devant une situation inextricable. Ce principe d'équité — quitte à nous répéter — stipule que la date, les épreuves et le temps de préparation doivent être les mêmes pour tous les candidats du territoire national. La conséquence de ce non-respect est l'inévitable vague de frustration/mécontentement qui surgira à l'annonce du verdict de la session de septembre. Soit les recalés de cette session s'estimeront lésés parce que, selon eux, les épreuves de la session de juin étaient moins difficiles. Soit c'est l'inverse. Dans les deux cas de figure, les recalés auront raison. Qui peut les convaincre que les deux “bacs” sont identiques ? A. T.
