À haï Souamaâ, non loin du centre de la ville d'El-Khemis, à une trentaine de kilomètres environ à l'est du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, s'entassent misérablement de nombreuses familles dans des situations plus que déplorables presqu'à tous les niveaux. À l'origine de leur pénible et interminable misère, les habitations de fortune qu'elles occupent provisoirement depuis plusieurs décennies. Construites toutes de façon rudimentaire et anarchique, celles-ci ressemblent tout simplement à des bidonvilles qui manquent de tout. “Nous habitons ces horribles gourbis frustes et dépourvus de tout équipement, comme vous le voyez, depuis 1972. Notre calvaire est devenu insupportable aujourd'hui compte tenu des mauvaises conditions de vie que nous subissons, ainsi que nos enfants. Plusieurs de ces gourbis comptent chacun, malheureusement, dans des conditions des plus dégradantes, pas moins d'une dizaine de personnes. Et en raison de l'absence d'un plan d'aménagement de la cité, comme vous le constatez laissée à l'abandon, l'environnement reste, lui aussi, des plus désagréable. Combien de dossiers administratifs avons-nous formulés auprès des autorités locales compétentes afin que notre regrettable situation soit prise en charge ! Et combien de fois des commissions de différentes parties concernées ont inspecté ces lieux ! Seulement, aucune solution n'a été trouvée à notre épineux problème, hormis des promesses qui n'ont jamais été concrétisées sur le terrain. Nous sommes continuellement exposés à des maladies, et surtout à des problèmes de famille qui prennent davantage d'ampleur. À chaque fois que l'hiver arrive, il apporte avec lui son lot de malheurs, de misère et de victimes. Combien de fois nos gourbis ont été inondés par des eaux pluviales et, de surcroît, boueuses. Quant au froid glacial qui s'infiltre à l'intérieur de nos abris respectifs, il est cruel et reste à l'origine d'un désastre dont nos enfants et nos personnes âgées subissent les regrettables conséquences. Dans cette cité, plusieurs d'entre nous ne disposent d'aucune installation sanitaire, ni de réseau d'évacuation des eaux usées. Que les responsables locaux prennent conscience de la gravité de notre situation avant qu'il ne soit trop tard, surtout avec l'approche de la saison des pluies”, lancera enfin aâmmi Berrane qui était accompagné de plusieurs de ses voisins en direction des autorités locales de l'APC et de la wilaya pour que des logements décents leur soient accordés ou, à défaut, leur octroyer des matériaux de construction pour réaliser des habitations convenables sur les mêmes lieux, surtout que plusieurs d'entre eux ne disposent d'aucune ressource financière. AHMED CHENAOUI