En dépit de la décision de l'Opep de réduire sa production, la chute des cours du pétrole s'est poursuivie hier. Les marchés considèrent qu'elle est insuffisante au regard de la chute importante de la demande sur le brut. D'ici à la fin de l'année, l'Opep tentera de briser la spirale baissière actuelle. Elle pourrait tabler sur une seconde réduction de production lors de la réunion de l'organisation, prévue le 17 décembre. Le président de l'Opep a également appelé les non-Opep à se joindre à l'effort de réduction de la production pour stabiliser le marché. D'ici là, il s'agit de voir si la décision aura un impact sur les cours du brut. Le ministre de l'Energie a affirmé, cependant, qu'une nouvelle réunion pourrait intervenir avant celle d'Oran. Si la décision de réduction s'avère insuffisante et que la maîtrise des prix échappe à l'Opep, les cours vont descendre jusqu'à 50 dollars, avertissent des analystes. Aline Robert, dans sa chronique des marchés, publiée par le quotidien économique français La Tribune, vendredi, soutient que l'Opep a peu de marges de manœuvres. L'afflux d'options de vente plonge le baril de pétrole dans une spirale baissière, résume le texte. “La baisse des prix de l'or noir, amorcée par le recul de la demande dans les pays de l'OCDE, est accélérée par le décrochage rapide de positions sur le marché à terme… En dessous de 65 dollars, plus de 700 000 options de vente deviennent rentables. Le passage du seuil des 65 dollars ne peut donc qu'enclencher une nouvelle vague de baisse des prix, tout comme celui des 60 dollars. Ce que Merril Lynch traduit en termes de probabilité. Selon la banque américaine, il y a une chance sur dix pour que le baril brut cote entre 45 et 55 dollars d'ici la mi-décembre. On comprend que les échéances dans ce contexte préfèrent attendre le seuil suivant si bien qu'une spirale baissière s'auto-entretient. Un phénomène technique sur lequel l'Opep a peu de prise. D'autant que lorsque un marché baisse, les yeux se détournent de la question de l'offre pour se concentrer sur celle de la demande. Laquelle semble être évanescente. Certains d'entre nous n'arrivent plus à vendre leur pétrole, assure le président de l'Opep”, lit-on. En tout état de cause, un tel cycle baissier, s'il perdure, va entraîner un frein aux investissements du secteur pétrolier et entraîner une pénurie de pétrole à moyen terme. C'est pourquoi cette situation n'arrange ni les producteurs ni les consommateurs, l'Opep optant aujourd'hui pour des prix du pétrole entre 80 et 100 dollars. En fait, en l'espace de trois mois et demi, le pétrole a perdu plus de la moitié de sa valeur. D'un record de 147,50 dollars le baril, le 11 juillet, les prix sont tombés, mercredi, sous les 65 dollars à Londres, leur niveau le plus bas depuis mai 2007. Ils menacent même, considèrent nombre d'analystes, de descendre jusqu'à 50 dollars d'ici la fin de l'année. En effet, il est tombé hier dans la matinée à 61,08 dollars le baril à Londres, touchant son plus bas niveau depuis mars 2007. Est remonté à 62 dollars. Puis a atteint 61 dollars à 11 heures 30. Il a été coté à 62,85 dollars le baril sur le marché new-yorkais, soit sa plus importante baisse depuis mai 2007. Il perdait plus de 3 dollars vers 10h00 GMT. Cette situation inquiète des pays producteurs comme l'Algérie dont les ressources budgétaires dépendent des fluctuations des prix du pétrole. Sans les réserves de change, un élément de sécurité et l'accumulation de l'épargne publique au niveau du fonds de régulation, la situation serait intenable dans un tel scénario baissier à court terme. À moyen terme, si une telle tendance se poursuit, l'Algérie va droit vers de sérieuses difficultés économiques et sociales. R. E.