L'instance du Cnapest avait appelé, dès le 16 octobre dernier, à reprendre le chemin de la contestation, en critiquant l'absence de dialogue avec la tutelle. Cette initiative a déjà reçu l'accord d'un autre syndicat, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA). L'appel du ministère de l'Education nationale, lancé en direction des enseignants, pour annuler le débrayage de deux jours prévu pour aujourd'hui et demain, n'a pas été entendu par le Conseil national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Cnapest), initiateur du mot d'ordre de grève. Dans un communiqué rendu public avant-hier, le département de M. Benbouzid a, en effet, informé “la communauté des enseignants que leurs problèmes sont pris en charge” et a interpellé leur “sens des responsabilités, pour ne pas perturber les élèves dans le suivi de leurs cours”. Le même document a également confirmé la tenue d'une réunion, le samedi 25 octobre, des membres du Cnapest avec la tutelle, en signalant les deux points essentiels de l'ordre du jour, à savoir le statut particulier des travailleurs de l'éducation nationale et le régime indemnitaire. Concernant le premier point, il a été mentionné que le statut, adopté par le gouvernement et signé par le Chef du gouvernement, sera transmis à tous les syndicats “dès sa publication dans le Journal officiel”. Le ministère de l'Education a insisté sur le fait que le projet de statut est avant tout “le résultat” d'un travail réalisé en concertation avec l'ensemble des syndicats du secteur et comporte “la majorité des propositions” de ces derniers. Cette réponse ne semble pas être du goût du Cnapest, qui maintient toujours sa revendication sur le statut. “La tutelle dit ne pas avoir de copie du statut. Cette attitude est négative”, a révélé, hier à Liberté, Messaoud Boudiba, le chargé de la communication du Cnapest. Pour ce qui est du régime indemnitaire, le ministère de l'Education nationale le conditionne par “l'adoption des statuts des différents secteurs de la Fonction publique”, en se référant à la décision du Conseil de gouvernement. Ce qui fera dire à M. Boudiba que “la tutelle n'a pas l'aval de la Fonction publique”, une raison supplémentaire pour son syndicat de garder ce point dans la plate-forme des revendications. “Le seul point positif de la réunion du 25 octobre dernier est l'accord sur la création de deux commissions mixtes, qui vont se rencontrer et examiner les problèmes soulevés par le Cnapest, y compris le problème de la grève illimitée à Constantine et Mostaganem”, a déclaré le chargé de la communication du Syndicat des professeurs d'enseignement secondaire et technique. Il a aussi réaffirmé le maintien de la grève, les 27 et 28 octobre, en la justifiant par “la décision prise par le conseil national du Cnapest”. Pour rappel, l'instance du Cnapest avait appelé, dès le 16 octobre dernier, à reprendre le chemin de la contestation, en critiquant l'absence de dialogue avec la tutelle. Cette initiative a déjà reçu l'accord d'un autre syndicat, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), qui est convaincu qu'une action commune permettra de “mener à terme les revendications contenues dans la plate-forme unitaire des revendications”, en l'occurrence la promulgation des statuts particuliers des enseignants et du régime indemnitaire “avant la fin de l'année en cours”, ainsi que la revalorisation du point indiciaire et l'indexation des salaires sur le pouvoir d'achat. Le Conseil national avait, par ailleurs, reproché au ministère de l'Education de pousser au pourrissement, citant notamment le cas des enseignants de Constantine et de Mostaganem, en grève depuis plusieurs jours, pour s'opposer aux “mutations arbitraires” décidées unilatéralement par leur hiérarchie. Sans oublier les retraits sur salaire pour les grévistes. Hier, M. Boudiba a laissé entendre que la dernière rencontre avec la tutelle n'a pas débouché sur des résultats concrets et, de ce fait, n'a pas réduit “les doutes” du syndicat. “Il n'y a même pas de PV (procès-verbal, ndlr) officiels des négociations qui montrent sur quoi les deux parties se sont entendues. D'ailleurs, nous craignons à présent que les deux commissions ne débouchent sur rien du tout”, a-t-il attesté. Côté ministère de l'Education nationale, nous n'avons pas pu joindre le secrétaire général, qui aurait présidé la réunion du 25 octobre. M. Boumaraf, directeur de la communication, que nous avons joint au téléphone, a estimé que la position de la tutelle est contenue dans le communiqué, dont Liberté a été destinataire. H. Ameyar