Les deux candidats à la Maison-Blanche étaient engagés dans une course contre la montre frénétique, à l'approche de l'élection présidentielle, profitant des derniers chiffres maussades sur la croissance pour s'attaquer mutuellement sur leurs programmes économiques. Ces chiffres “sont le résultat direct de la politique désastreuse de l'administration Bush, qui a fait passer les intérêts de Wall Street avant ceux des Américains moyens, une politique que John McCain a soutenue ces huit dernières années et qu'il entend poursuivre les quatre prochaines”, a dit le candidat démocrate Barack Obama à Sarasota (Floride, Sud-Est). “Si vous voulez savoir où John McCain conduirait cette économie, regardez dans le rétroviseur car, quand il s'agit d'économie, John McCain était au côté de George W. Bush”, a insisté M. Obama devant quelque 13 000 partisans. Il a accusé l'administration républicaine d'avoir mis l'économie américaine “dans le fossé”. Dans un entretien diffusé en soirée sur la chaîne NBC, M. Obama a affirmé que le prochain président allait “probablement hériter d'une récession significative”. Un sondage paru hier dans le New York Times accorde 12 points d'avance à M. Obama (52% contre 41%). Le quotidien souligne que la plupart des électeurs affirment avoir arrêté leur choix et le nombre d'électeurs indécis n'est plus que 5%. Adoubé mercredi soir par l'ancien président Bill Clinton au cours d'un meeting qui a rassemblé quelque 35 000 personnes aux alentours de minuit près d'Orlando (Floride, Sud-Est), M. Obama avait prévu jeudi de tenir trois rassemblements électoraux dans trois Etats différents. Outre Sarasota, il était attendu à Virginia Beach (Virginie, Est) et à Columbia (Missouri, Centre). “Quand les bureaux de vote fermeront mardi soir, je n'ai pas envie de me dire : il y a quelque chose que je n'ai pas faite ici, il y a un point de mon programme que je n'ai pas expliqué là, il y a une main que je n'ai pas serrée ici”, a dit M. Obama, interrogé sur la chaîne ABC News. Le candidat républicain John McCain, qui espère toujours un renversement de tendance, faisait campagne à Defiance dans l'Ohio (Nord), l'Etat où l'élection présidentielle s'est décidée en 2000. “Nous sommes quelques points en arrière, mais nous sommes en train de revenir”, a dit M. McCain à environ 6 000 de ses partisans transis de froid. Depuis 1960, aucun candidat n'a gagné la Maison-Blanche sans remporter l'Ohio et les sondages montrent M. McCain légèrement à la traîne dans cet Etat derrière M. Obama. “Je sais combien est important l'Ohio. Je comprends l'importance du cœur de l'Amérique et j'ai besoin de vos suffrages. J'ai besoin que vous alliez voter dans cinq jours”, a dit M. McCain. R. I./Agences