- American : le mot qui fait dresser les foules américaines la main sur le cœur, renvoyant à l'hymne, au drapeau, aux Gi's, bref aux valeurs américaines, a glissé pour prendre la pente raciste. Les républicains pur jus accusent Obama de ne pas être américain à part entière. C'est un Noir et de surcroît il s'appelle Hussein, un musulman, donc un terroriste dans l'imaginaire. - Change : marque d'Obama, devenue celle de McCain, veut incarner “the Real Change” par rapport à George W. Bush que rejette même le candidat républicain. Bien que fourre tout, le concept a pris dans un pays qui vit un changement générationnel. - Commander in Chief : l'autre critère d'évaluation de l'expérience, l'homme qui veut être président est-il de taille à commander la première armée du monde, engagée dans deux guerres simultanées ? À venir à bout du problème irakien et à triompher en Afghanistan ? À diriger les généraux, à défendre la patrie, sans déclencher un conflit aventureux ? McCain fait valoir sa qualité de vétéran de la guerre du Vietnam. - Electoral Blocs : l'électorat est saucissonné en groupes distincts, à conquérir l'un après l'autre : les Latinos, les Noirs, les cols bleus, les gays, les femmes, surtout les hockey moms (les mamans au foyer). Pour chacun un discours dans le sens du poil. - Expérience : qui est le mieux préparé à assumer la plus haute fonction du pays qui dirige la planète ? McCain a tellement rabiboché son expérience et son âge qu'Obama s'est vu obligé de s'adjoindre une vieille pointure de son parti : un homme de grande expérience en politique étrangère. - Faith : prière et bénédiction de rigueur avant chaque réunion solennelle, rencontres avec le clergé, visites d'églises. Passage obligé dans un pays dont 92% des habitants se disent croyants. Les deux candidats portent leur foi en bandoulière et des deux, Obama est celui qui s'y prête le plus volontiers. - Lipstick : le bâton de rouge à lèvres que brandissent les supporteurs de Sarah Palin depuis que la candidate s'est comparée à un pitbull “avec du rouge à lèvres”. Obama a qualifié le programme de John McCain de “rouge à lèvres sur un cochon”. L'exemple même d'une polémique bidon, mais qui a le mérite d'enrichir le vocabulaire de la campagne 2008. - Lobbies : contrairement à McCain, Obama a dit que ces promoteurs d'intérêts privés ou collectifs ont perverti la démocratie américaine en dictant des législations à leur avantage. Mais le candidat démocrate a fini par succomber aux lobbys, plus particulièrement juifs auxquels il a promis de ne jamais contrarier Israël. - Polls : les sondages dans le pays des sondeurs et sondés s'abattent non-stop sur la campagne indiquant jusqu'à l'humeur de l'électorat par quartiers ! Serrés, ils entretiennent le suspense et l'intérêt de la campagne car, aux Etats-Unis, ni les médias, ni les électeurs n'aiment les courses gagnées d'avance. - Race : le tabou non exorcisé, malgré ce qu'en dit la presse, est une question que tout le monde se pose sans oser y répondre. D'après les sondages, un tiers des Américains reconnaissent avoir encore des préjugés raciaux. McCain compte là-dessus. - Spots : les écrans publicitaires à la télévision, dans un pays aussi vaste, où le temps de parole n'est pas réglementé, constituent l'arme suprême pour se faire connaître et attaquer l'adversaire. Le Web aussi qui relate en temps réel et à qui rien n'échappe, absolument rien. - Truth : tous deux jurent de l'observer et s'entredéchirent en son nom. Mais c'est la première victime d'une campagne où la publicité comparative est permise. Journaux et groupes indépendants (factcheck.org, politifacts.com) tentent de jouer les redresseurs de tort en dénonçant les mensonges et les distorsions, souvent sans grand impact sur un public acquis. - Washington : haro sur la capitale fédérale, symbole à la fois d'oppression et d'incompétence, de gaspillage et d'impôts honnis. Le lieu où des technocrates se mêlent de la vie des gens.