La Centrale syndicale, qui a déjà soutenu la décision de révision constitutionnelle, a fait part de la réalisation prochaine d'un “programme de mobilisation”, comprenant les “acquis sociaux” et les “réalisations économiques”. La direction nationale de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a annoncé qu'elle participera “activement” à la campagne pour la réélection du président de la République, pour permettre à ce dernier de “poursuivre son œuvre d'approfondissement du développement économique et social”. Dans un document transmis hier à la rédaction, la Centrale syndicale, qui a déjà soutenu la décision de révision constitutionnelle, a fait part de la réalisation prochaine d'un “programme de mobilisation”, comprenant les “acquis sociaux” et les “réalisations économiques”. Dans ce cadre, elle a invité les instances syndicales à “se mobiliser pour (…) la réussite de l'élection présidentielle d'avril 2009”. La direction de l'UGTA a, par ailleurs, informé de l'adoption, le 2 novembre dernier, d'une “feuille de route” qui servira, notamment à “déterminer les axes, les objectifs et les actions prioritaires” de l'UGTA. Elle a précisé que 7 points ont été retenus au niveau de la méthodologie, en vue d'arrêter un programme qui serait soumis à la Commission exécutive nationale (CEN) au début de l'année 2009. Concrètement, il est fait part de la définition des “axes d'amélioration de la qualité d'intervention, de collaboration et d'action” de l'UGTA, où le dialogue social est vu comme un “facteur déterminant de la stabilité sociale”. L'organisation de Sidi-Saïd a aussi insisté sur l'intégration de “la relation de complémentarité inter-département”, envisageant même l'élaboration d'un “plan” pour consolider les capacités de ses départements. Elle a, en outre, avancé l'idée d'un “dispositif de suivi-évaluation” des actions, ainsi que celle de l'amélioration de “l'utilisation des données d'information et de statistiques”. Les deux derniers points de la méthodologie portent sur la création d'un “cadre” nécessaire devant contribuer au renforcement du dispositif relationnel avec les partenaires sociaux (institutions, partis politiques, société civile, médias), de même que sur la détermination des “objectifs-clés”, qui devraient traduire “les actions prioritaires” du syndicat. Un plan d'action plus politique que syndical Telle qu'annoncée, la feuille de route de l'UGTA reste trop générale, pour ne pas dire trop vague. Dans le domaine du dialogue social, par exemple, il n'est pas indiqué s'il sera élargi aux syndicats autonomes reconnus ou si l'UGTA veut demeurer le seul partenaire social pour négocier les questions du monde du travail et de l'avenir des travailleurs. Concernant le dispositif relationnel, rien n'est dit sur la nature des actions à mener pour construire la relation entre l'UGTA et les autres syndicats, d'une part, et entre l'UGTA et les autres partenaires, de l'autre. Sur un autre plan, les dirigeants de l'UGTA n'énoncent pas s'ils veulent donner à la tripartite, certes reconnue, un caractère constitutionnel. S'agissant d'une feuille de route, celle-ci aurait dû aborder des aspects importants et plus concrets pour les travailleurs, comme le nouveau code du travail et le bilan du pacte économique et social. Il est à se demander d'ailleurs si l'absence de référence au pacte social renvoie à l'échec de celui-ci ou à l'urgence de révision de l'architecture. Un autre constat s'impose : l'UGTA promet d'expliciter les acquis sociaux en gardant le silence sur certains problèmes, comme ceux liés à l'article 127-bis du code du travail sur l'intégration des primes et indemnités au salaire de base. Il est à craindre que le détail de la telle feuille de route ne soit connu que plus tard, éventuellement après l'élection présidentielle. De plus, l'UGTA ne semble pas tirer profit de ce moment de campagne électorale ni de l'appui personnel du chef de l'Etat à son secrétaire général, afin d'obtenir des avancées pour le monde du travail, dans le cadre du nouveau programme présidentiel. La preuve, la feuille de route met en avant un schéma classique de renforcement organique, en prévision d'une élection que l'UGTA qualifie de prioritaire. Vu sous cet angle, le plan d'action confirme que l'UGTA fait toujours plus de la politique, au détriment de sa mission originelle et des luttes syndicales présentes. Hafida Ameyar