Le dirigeant libyen Mouammar El Kadhafi a affirmé que sa décision de supprimer les administrations et de distribuer directement les revenus pétroliers à la population était "indiscutable", a rapporté hier l'agence officielle libyenne Jana. "La décision de la distribution directe des revenus du pétrole à la population, leur seule richesse, est indiscutable", a affirmé le colonel Kadhafi en recevant lundi soir le Premier ministre Baghdadi Mahmoudi et le secrétariat général du Congrès populaire (Parlement). "L'organisme administratif qui gérait ces revenus au profit du peuple veut remettre cet argent au peuple", a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que cette opération était "sensible, complexe et nécessitant une gestion technique administrative pour la mettre en application". Le numéro un libyen avait annoncé le 1er septembre sa décision de supprimer les administrations à partir de début 2009 et de distribuer directement les revenus pétroliers. Depuis, des réunions sont tenues régulièrement dans les ministères et différentes administrations pour examiner les moyens d'appliquer cette "décision révolutionnaire", sur fond de scepticisme quant aux chances de réussite d'un tel modèle, unique en son genre. Dans un discours à l'occasion du 39e anniversaire de la révolution qui l'a porté au pouvoir, le 1er septembre 1969, le "Guide de la révolution" libyenne avait précisé qu'hormis les ministères de souveraineté (Affaires étrangères, Défense, Sécurité, Justice), les autres départements seraient supprimés. Pour le colonel Kadhafi, "partout dans le monde, la corruption est liée à l'administration". Selon lui, la solution est de supprimer carrément les ministères et de "donner directement l'argent aux gens pour gérer leurs affaires eux-mêmes". Il avait averti toutefois qu'il y aurait du "chaos" les deux premières années, mais, selon lui, la société s'organisera petit à petit pour gérer elle-même ses affaires. En mars, le colonel Kadhafi avait déjà appelé à la suppression des ministères en y dénonçant la corruption. Selon lui, la Libye a alloué 37 milliards de dollars par an à ces ministères dont la gestion a échoué. R. I./Agences