500 députés sur 531 ont voté, dans sa globalité et sans débat, pour le projet de révision constitutionnelle, initié par le président de la République. Uniquement une dizaine de parlementaires n'ont pas participé, hier, à la grande messe organisée pour l'adoption du projet de révision constitutionnelle. Les sièges de la salle de conférences affichaient tout complet. Dès 7h30, les élus commencent à affluer vers le Palais des nations pour contribuer à la validation des amendements constitutionnels proposés par le chef de l'Etat. À 10h, les présidents du Conseil de la nation et de l'APN, MM. Abdelkader Bensalah et Abdelaziz Ziari, entrent dans la salle accompagnés du Chef du gouvernement, auquel a dévolu la tâche de présenter le projet de révision constitutionnelle. Comme le veut la tradition, la session du Parlement, réuni avec ses deux Chambres sur convocation par décret présidentiel, est déclarée ouverte après la récitation de versets coraniques et le retentissement de l'hymne national entonné par l'orchestre de la Garde républicaine. Le président du Sénat propose le règlement intérieur du Congrès parlementaire au vote. Le texte est adopté à l'unanimité des voix des députés de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) de celles du Parti des travailleurs, du FN et des indépendants. Les élus RCD votent contre tandis que les parlementaires du mouvement Ennahda et El-Islah optent pour l'abstention. Cette adoption configure d'emblée ce que sera le vote sur le projet de révision de la loi fondamentale, deux heures plus tard. À 12h, en effet, 500 mains sont levées pour dire oui aux amendements du président de la République, dont celui lui permettant de se porter candidat, pour la troisième fois, à la magistrature suprême. Encore une fois, les élus sous la bannière du mouvement Ennahda et El-Islah ont choisi la voie médiane incarnée par l'abstention. Les 19 députés et 2 sénateurs du Rassemblement pour la culture et la démocratie ont, quant à eux, rejeté le projet. Ils sont sortis de la salle des congrès au moment où le reste de leurs collègues applaudissaient à tout rompre ce qu'Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation et de la session du Parlement, de “patriotisme et sens de la responsabilité des représentants du peuple, qui ont eu la clairvoyance en plébiscitant cette démarche louable”. Les parlementaires, qui ont adopté le projet de révision constitutionnelle dans sa globalité et sans débat, se sont dirigés, après avoir écouté dans un silence quasi religieux la lettre que leur a adressée le président de la République, vers le restaurant pour le déjeuner. S. H.