La Conférence internationale des comités de soutien au peuple sahraoui, qui s'est réunie à Valence (Espagne), a enregistré la participation d'une importante délégation algérienne. La délégation algérienne est composée essentiellement des membres du Comité national algérien de solidarité au peuple sahraoui (CNASPS), de parlementaires, de syndicalistes, de journalistes, de responsables du Croissant-Rouge algérien (C-RA) et de juristes, dont Mme Maya Sahli-Fadel, qui est également membre du groupe de travail d'experts sur les personnes d'ascendance africaine au Haut-Commissariat des droits de l'homme des Nations unies (HCDH). D'ailleurs, les participants à la rencontre de Valence ont tenu à souligner, dans leur déclaration finale, “la participation d'une délégation algérienne conséquente”, sans omettre de préciser que celle-ci a été rehaussée par la présence de l'ambassadeur d'Algérie en Espagne, Mohamed Hanache. Dans son intervention, ce dernier a rappelé la position de l'Algérie vis-à-vis de la question de décolonisation du territoire du Sahara occidental. “L'Algérie n'acceptera jamais une solution en dehors de la légalité internationale ; cette légalité qui a conforté et consacré le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination”, a déclaré le diplomate. M. Hanache a aussi insisté sur “la position constante” de notre pays qui, soutient-il, dure depuis plus de 40 ans. Il a également évoqué les affres de la colonisation française en Algérie et la guerre de libération nationale, pour montrer que le soutien au peuple sahraoui est “presque naturel”. Et c'est sur cette base qu'il a réaffirmé “la poursuite” de ce soutien. Le président du CNASPS, Mahrez Lamari, est allé dans le même sens que l'ambassadeur, affirmant que le mouvement algérien de solidarité avec le peuple sahraoui restera mobilisé, par principe et “par fidélité à notre propre histoire et à ses principes inaliénables”. “L'Algérie est présente ici (à Valence, ndlr), pour défendre ouvertement le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, comme elle a assumé la même position au profit de bien d'autres peuples à travers le monde”, a poursuivi le responsable du CNASPS. Dans ce cadre, a-t-il ajouté, l'Algérie “continuera à assumer ses responsabilités” et à “appuyer le Front Polisario en tant que mouvement de libération, reconnu dans les forums internationaux, en premier lieu par l'ONU et le Conseil de sécurité”. Plus loin, M. Mahrez a déploré “le silence” de l'ONU devant “la politique criminelle” de l'occupant marocain et “le drame vécu (…) par les Sahraouis dans les territoires occupés”. Il a par ailleurs laissé entendre que l'Algérie ne fermera jamais les yeux en cas de “déviation de la démarche jusqu'ici usitée par la communauté internationale”. Cela, d'autant que “le règlement des questions de décolonisation par un référendum d'autodétermination (…) est la solution historique et consensuelle”. Il y a lieu de souligner que la Conférence de Valence a accepté “avec reconnaissance” la proposition de l'Algérie de réunir, dans sa capitale, “une conférence internationale des villes jumelées et solidaires avec les villes sahraouies”, durant le premier trimestre 2009. Elle a également pris note de la suggestion relative à la tenue d'une “conférence africaine” de soutien avec le peuple sahraoui, en applaudissant à l'initiative similaire latino-américaine qui, elle, se concrétisera l'an prochain. Quant à la dernière sortie médiatique du roi marocain qui, comme à son habitude, a accablé l'Algérie de tous les maux, elle a été perçue à Valence comme une “provocation supplémentaire” du royaume alaouite, sinon comme “une réaction destinée à la consommation intérieure”, parce que le palais royal, dit-on, est “acculé par les événements”. Pierre Galand, le président de la Coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) a eu à s'exprimer sur le sujet et a qualifié les déclarations de Mohammed VI de “propos agressifs”, en faisant remarquer très justement que le Maroc est sommé de “se plier de plus en plus aux décisions internationales”. H. A.