Ce n'est sans doute pas le souci de maintenir l'équilibre de l'alliance au sein du gouvernement qui aurait primé dans ce mini-remaniement. Aucun changement notable dans le nouveau gouvernement nommé par le président de la République. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Abderachid Boukerzaza, a fait l'exception, puisqu'il a été sacrifié, lui et son département réduit à un secrétariat d'Etat auprès du Premier ministre. L'équilibre est gardé, mais le FLN perd un siège au profit du RND dont le cadre Mihoubi, directeur de l'ENRS, est promu au poste de secrétaire d'Etat à la Communication. Mais ce n'est sans doute pas le souci de maintenir l'équilibre de l'alliance au sein du gouvernement qui aurait primé dans ce mini-remaniement. Les prestations de M. Boukerzaza à la tête de la communication et en tant que porte-parole du gouvernement sont souvent passées à côté, allant parfois à contre-sens de “la logique” gouvernementale, contredisant ses collègues sur des questions sensibles. Il en était ainsi avec le ministre de l'Intérieur et, tout récemment, avec la ministre de la Culture. Le ministre pour lequel s'est battu le FLN — il était ministre de la Ville d'abord, avant de succéder à Djiar à la Communication — n'a pas su s'astreindre à la discipline gouvernementale. Ce qui a souvent créé des dissonances et une certaine cacophonie au sein de l'Exécutif. Situation confuse qui n'a pas manqué de surprendre les observateurs et de donner l'image d'une équipe dispersée. Au-delà de ses déclarations controversées et en porte-à-faux avec celles des autres ministres, M. Boukerzaza a été bien plus loin que ses prérogatives en mettant le doigt dans des chasses gardées. Il se serait rendu coupable d'avoir pris d'importantes décisions sans consultation aucune. C'est le cas de l'Anep qu'il a prévu de restructurer. En effet, s'appuyant sur le projet médias publics du gouvernement qui prévoyait de regrouper les titres, les nouveaux projets de rotatives, le secteur de l'audiovisuel, entre autres, le ministre de la Communication a pris les devants en élaborant un plan pour l'agence Anep. Initiative personnelle qui n'a pas été du goût des responsables et des ministres. Il enfoncera le clou en continuant dans sa logique avec les dernières nominations au sein de la Télévision nationale. Selon certaines informations, avant de procéder aux six changements dans le staff de la télévision, le P-DG, Hamraoui Habib-Chawki, a eu d'abord l'aval et la caution du ministre de la Communication. Cette manière de faire aurait irrité ceux qui “gardent un œil” sur la télévision, ses responsables et son contenu. L'ENTV n'a jamais dépendu d'un quelconque ministère, mais relève directement de la Présidence, surtout concernant le volet informationnel. Et M. Boukerzaza aurait touché là où il ne fallait pas, donnant une raison supplémentaire pour le changer. Il a mis également le directeur de la télévision dans une posture délicate. Son prédécesseur Djiar a failli être éjecté pour moins que cela. En définitive, ce changement remet les choses à leur place, c'est-à-dire un gouvernement sans département de la communication. Il avait fonctionné des années durant comme tel avant le forcing du FLN qui trouva en ce poste vacant le moyen de gagner un autre portefeuille. Mais qui ne semble pas vraiment lui réussir. Bien au contraire, il vient de lui consommer deux ministres sans contrepartie politique. Hormis les incidents et les frictions. Djilali B.