Les travailleurs de Kanaghaz sont entrés, hier, dans leur deuxième journée de grève, mais toujours aucune réaction des responsables du groupe de Sonelgaz, ni des dirigeants de Kanaghaz. La sortie, pour le moins inattendue et surprenante, des responsables de la fédération (syndicat du groupe de Sonelgaz), qui ont dénoncé la grève observée par des travailleurs qui leur sont affiliés n'a fait que galvaniser les travailleurs qui se sont montrés solidaires avec leur syndicat. C'est du moins ce que nous avons constaté hier au niveau du siège de Kanaghaz, où les travailleurs affichent toujours leur détermination pour la satisfaction de leur plate-forme de revendications. “Nous sommes solidaires avec le syndicat d'entreprise, car nous pensons qu'il a fait le travail dans les règles et qu'il a tout fait pour éviter la grève en vain”, nous affirme un travailleur qui dit être étonné de la position de la fédération. “Je n'ai jamais vu une fédération syndicale déclarer une grève de ses travailleurs illégale, c'est une première en Algérie”, ajoutera-t-il. Au niveau du bureau du syndicat, l'heure est à la récolte des taux enregistrés des autres wilayas. “La grève est suivie à 98% dans les régions du pays”, affirme un responsable visiblement satisfait du soutien moral que vient lui apporter les instances syndicales locales et de nombreux cadres syndicaux de Boumerdès. “Nous sommes dans nos droits et nous restons à l'écoute de nos instances syndicales et de notre employeur.” Les syndicalistes disent avoir confiance en Sidi-Saïd, secrétaire général de l'UGTA, et souhaitent son intervention pour régler le problème. Pour rappel, cette grève décidée pour le 22 septembre dernier a été gelée par les syndicats d'entreprise dans l'espoir de permettre au secrétaire général de la fédération de Sonelgaz de faire avancer ce dossier. Selon le préavis de grève déposé le 7 septembre 2008 auprès de l'employeur, il est question de “la signature de l'accord collectif relatif au système indemnitaire” et de l'application des “autres points négociés tels que les frais de mission et les frais de déplacement”. La décision prise par les syndicalistes est intervenue après deux procès-verbaux de non-réconciliation établis par l'inspection du travail et plus de vingt réunions de travail organisées entre les deux parties, et ce, depuis l'année 2006 . M. T.