La décision de la dissolution du syndicat Kanaghaz par la Fédération de la Sonelgaz et électricité continue de susciter des interrogations au sein des instances syndicales de base et au niveau des travailleurs. Ces derniers crient au complot et reprochent au chargé de l'organique de la centrale qui est, lui aussi, issu de l'entreprise de Sonelgaz comme le SG de la Fédération de la FNT Sonelgaz (également responsable des œuvres sociales), d'avoir violé les statuts et les règlements de l'UGTA, notamment son article 162 qui stipule que “la création ou la dissolution de toute instance relève de la décision de la commission exécutive de l'instance supérieure”. Or, selon les documents en notre possession, la dissolution a été prononcée par une lettre laconique comprenant un seul paragraphe signé par le chargé de l'organique de la Centrale syndicale. En plus, cette lettre n'a même pas été envoyée, selon nos sources, à l'union de wilaya concernée comme le soulignent les responsables de l'UW de Boumerdès où se trouve le siège du syndicat de Kanaghaz qui disent, au même titre que l'union locale de Rouiba, ignorer ces décisions. “Nous n'avons pas été destinataires de ce document daté du 11 février 2009 dont nous n'avons pris connaissance que le 25 mars 2009”, affirme le SG de l'union de wilaya de Boumerdès. C'est aussi l'avis du secrétaire général de l'union locale de Rouiba qui dit n'avoir reçu aucun écrit sur le cas de Kanaghaz, bien que le secrétaire général de ce syndicat soit affilié à une section syndicale établie à Rouiba. Par ailleurs, les responsables de la Fédération de Sonelgaz et électricité sont allés jusqu'à exiger des unions de wilaya le renouvellement des sections syndicales en place. Une décision jugée illégale par les responsables de l'union de wilaya qui ont signifié par écrit leur détermination à respecter scrupuleusement les dispositions de l'UGTA et de ne recourir à ces opérations de renouvellement qu'à l'expiration des mandats des sections syndicales. À Biskra, la section syndicale qui compose l'ossature du conseil syndical de Kanaghaz aurait été renouvelée dans l'opacité la plus totale puisque, selon un document en notre possession signé par les syndicalistes de Biskra, la nouvelle section syndicale a été installée sans aucune opération de vote. “Pis encore, l'opération de renouvellement et de préparation de la conférence de Kanaghaz a été confiée à trois personnes désignées par le SG de la fédération sans vote et sans respecter l'article 14 des statuts de l'UGTA qui stipulent la mise en place de commission électorale au niveau des unions locales”, indique M. Kherra, secrétaire général du syndicat d'entreprise. M. T.