En attendant que les conflits politico-diplomatiques se règlent, le Maghreb de l'économie tente de faire son petit bonhomme de chemin dans un environnement régional et international des plus difficiles. L'UMA est en panne. C'est l'évidence même. Politiquement, les relations bilatérales entre les pays composant cette entité régionale créée en 1989, à Zéralda, en Algérie, ne sont pas toujours bonnes. Les visées libyennes de leadership ont longtemps pesé et lourdement sur le climat politique maghrébin avant que le guide Al-Kadhafi ne jette dans le Sahel sa dangereuse idée de Grand-Sahara qui rassemblerait toute la communauté touareg vivant dans les pays de la région. Une ingérence qui a été rejetée par les Touaregs algériens conscients des objectifs de déstabilisation du dirigeant libyen dont les initiatives diplomatiques ont souvent gêné aussi bien Alger que Le Caire. Mais le retour sur la scène de l'équation libyenne, après le règlement du dossier de Lockerbie et la levée de l'embargo international sur ce pays, n'a pas été bénéfique pour l'UMA. Bien au contraire. Ajoutez à cela la persistance du conflit du Sahara occidental, en dépit du fait qu'il soit classé en tant que dernier dossier de décolonisation dans le monde. La fuite en avant du royaume marocain et son refus d'appliquer les résolutions onusiennes, notamment l'organisation d'un référendum d'autodétermination dans l'ancienne colonie espagnole, empoisonnent les relations algéro-marocaines depuis plus de 33 ans. Et son plan d'autonomie consacrant la marocanité du Sahara occidental a confirmé les visées expansionnistes chérifiennes dans le Maghreb alors qu'il accuse l'Algérie, à tort bien entendu, de vouloir balkaniser la région. Alger, fidèle à ses positions traditionnelles de soutien aux causes justes et aux mouvements de libération, n'a cessé d'appuyer au sein de l'organisation des Nations unies l'option référendaire au Sahara occidental afin que le peuple sahraoui puisse choisir sa destinée. En attendant que les conflits politico-diplomatiques se règlent, le Maghreb de l'économie tente de faire son petit bonhomme de chemin dans un environnement régional et international des plus difficiles maintenant que la crise financière provoque des récessions dans le monde. L'initiative des employeurs maghrébins, la quatrième du genre, est à inscrire au registre des avancées dans la construction de l'UMA, même si, sur le terrain, les choses ne sont pas aussi évidentes qu'elles ne le paraissent. S. T.