Personnalité influente au sein des instances internationales et bien connue des Africains, Mme Monique Barbut, qui tient les rênes du portefeuille de l'instrument financier de la convention Climat, en sa qualité de présidente du conseil et directrice générale du fonds pour l'environnement mondial (FEM), a appelé l'ensemble des participants à la Conférence des ministre africains de l'Environnement sur les changements climatiques, qui s'est tenue à Alger les 19 et 20 novembre courant, de peser les décisions et de les établir en fonction des enjeux globaux en prenant en compte la situation économique mondiale. “La crise financière mondiale alimente tous les débats. Or, nous sommes, en fait, confrontés à la menace d'une crise encore plus profonde : celle de la pauvreté”, argumentera-t-elle. Autrement dit, même si de nombreuses parties ont averti les pays riches qui sont aussi les plus pollueurs de trouver en la crise financière un alibi pour se dérober de leurs responsabilités, il n'en demeure pas moins qu'une possible récession économique ne serait pas sans impacts dans la manière future (rencontre de Poznan et sommet de Copenhague) d'appréhender la question des changements climatiques. Raison pour laquelle il est impératif que les africains s'entendent sur une seule et même position à défendre au décisif sommet de Copenhague. “Et surtout ne laissez pas d'autres négocier en votre nom”, insistera-t-elle expliquant, par ailleurs, qu'un FEM faible signifie la fin des financements (vitaux pour l'Afrique) pour la biodiversité et la désertification. Mme Barbut a relevé que le FEM en Afrique a un solide portefeuille de plus de 600 projets recevant 1,8 milliard de dollars à titre de dons et 7,1 milliards de dollars sous forme de cofinancement (tous domaines d'intervention confondus). Au cours de ces 15 dernières années, le FEM a consacré plus de 500 millions de dollars à des projets de changements climatiques en Afrique. Nabila S.